Ufologie. Le phénomène des Ovnis suscite de plus en plus de débats

Egon Kragel : « Tous les experts militaires disent que ce phénomène constitue une menace pour la sécurité nationale. »

Faut-il avoir peur des Ovnis ? En juin 2021, le patron de la NASA admettait : « Des pilotes d’avions militaires ont vu quelque chose, leurs radars se sont bloqués dessus, mais ils ignorent ce que c’est. Nous espérons seulement que ce n’est pas un adversaire ici sur Terre qui maîtrise ce genre de technologie. » Un an plus tard, le 9 juin dernier, la NASA a reconnu officiellement la réalité du phénomène et a lancé une enquête sur ces mystérieux objets, impliquant des experts en aéronautique et des scientifiques de haut rang. Les hautes instances et les services de renseignement craignent que les « phénomènes inexpliqués » soient le signe d’une avancée, terrestre ou extraterrestre, accompagnant un projet agressif qui n’en serait qu’à ses balbutiements. En avril 2022, un rapport du Pentagone a dénombré 57 effets subis par des personnes en contact avec un Ovni : enlèvements extraterrestres, lésions cérébrales, paralysies, brûlures par rayonnement et morts…

Egon Kragel enquête depuis des années sur le phénomène des Ovnis. Ufologue reconnu, il est l’auteur de plusieurs livres sur ce sujet, dont « Ovnis, Enquête sur un secret d’État » et « Ovnis, les 12 dossiers que le Pentagone ne s’explique pas ».

« Ovni. Sommes-nous en danger ? Le livre noir de l’ufologie » d’Egon Kragel est publié aux Éditions BTLV.

Kernews : Depuis quelques années, le phénomène des Ovnis commence à être reconnu par les plus hautes autorités militaires dans plusieurs pays du monde : s’agit-il d’un tournant ?

Egon Kragel : C’est un tournant majeur. La dernière commission officielle qui s’occupait des Ovnis était le projet Blue Book, qui est un peu connu aujourd’hui, puisqu’il y a eu une série télévisée qui a très bien marché. C’était entre 1952 et 1969. Ce projet avait conclu que les Ovnis n’étaient pas une réalité et qu’il s’agissait simplement d’une mauvaise interprétation de phénomènes naturels. Donc, tout le monde pouvait dormir tranquillement… Depuis 1969, jusqu’en 2017, les conclusions très tranchées du projet Blue Book avaient valeur d’Évangile et de rappel à l’ordre dissuasif pour tous les curieux qui voulaient se pencher sur ce phénomène. J’avais envoyé un courrier il y a quelques années à la NASA et l’on m’avait répondu que depuis la commission Blue Book, ce sujet était totalement secondaire. En décembre 2017, le New York Times, qui est connu pour son sérieux, a publié un article sous la plume de trois journalistes indiquant que le Pentagone menait des études clandestines sur les Ovnis. Au cinquième étage d’une annexe de ce célèbre bâtiment, il y a une unité qui dispose d’un budget de 22 millions et elle est chapeautée par un ancien directeur du renseignement, Luis Elizondo. Face aux demandes répétées du New York Times, le gouvernement américain a dû reconnaître que c’était vrai. Il y a eu un léger moment de panique à Washington et, après une demande du Sénat, le Pentagone s’est exprimé publiquement, en juin 2021, en publiant un rapport de neuf pages reconnaissant la réalité des Ovnis. Jusqu’en 2017, ce phénomène était occulté et certains répondaient que c’était des délires d’illuminés. Mais aujourd’hui, tout le monde reconnaît que ce phénomène existe. La question est maintenant de savoir si ce sont des belligérants, ou si c’est un phénomène interdimensionnel avec des voyageurs du futur. Ce phénomène est reconnu par le Pentagone, par l’U.S. Air Force, par l’U.S. Navy, et même maintenant par la NASA. Depuis ce mois de novembre 2022, la NASA mène une enquête sur ce sujet.

Si l’on part du principe que la ligne du temps évolue de la même manière pour toutes les galaxies, peut-on penser que ce sont des civilisations qui ont évolué bien avant nous, ou plus rapidement que nous ? Cela signifie-t-il que lorsque l’homme était encore au fond de sa grotte en taillant des pierres, il y avait déjà des civilisations très évoluées ?

On va répondre au conditionnel, mais il semblerait que ce phénomène soit très ancien. Si l’on consulte les textes d’antan, il y a des choses très surprenantes. On sait que les cieux ont souvent été envahis par des choses étranges. Les Romains parlaient de boucliers ardents qui ont interrompu certaines batailles. Du côté de l’Inde, on parle de dieux qui sont apparus sur des plateaux de métal, les Vimanas. Finalement, dans chaque civilisation on retrouve cela. J’ai passé pas mal de temps en Amérique du Sud, notamment en Bolivie. Sur la porte du soleil de l’ancienne cité de Tiwanaku, les Amérindiens racontent que tout cela a été créé par un dieu qui est descendu d’une machine et qui a appris aux hommes l’architecture, la culture de certaines plantes et même la médecine. C’est ce qui explique pourquoi, lorsque les blancs sont arrivés sur le continent, il n’y a pas eu une opposition radicale. Le dieu avait dit aux Incas qu’il serait de retour un jour et, en voyant ces bateaux, qui étaient à leurs yeux des montagnes flottantes, ils pensaient que c’était Viracocha qui était de retour. Une grande partie des spiritualités évoquent des entités divines. On retrouve aussi dans des grottes du paléolithique certains dessins qui peuvent faire penser à des Ovnis. Donc, j’ai tendance à penser que c’est un phénomène très ancien.

Si l’on croit en Dieu, notre âme est censée survivre après notre mort physique. Cela n’empêche pas qu’il puisse exister des civilisations extraterrestres qui nous observent et peuvent aussi avoir une spiritualité. L’autre hypothèse serait que notre spiritualité s’explique simplement par ces phénomènes extraterrestres. Que pensez-vous de ces théories ?

Il faut toujours rester modeste. On évoque évidemment des hypothèses, mais il est intéressant de confronter différentes théories. Entre le ciel et l’espace, entre les anges et les extraterrestres, la ligne est très ténue. C’est ce qui explique aussi certaines dérives sectaires. Il faut faire très attention. On a vu certains passionnés d’ufologie qui sont devenus des gourous, donc il y a toujours un risque. En parlant de spiritualité, un représentant scientifique du Vatican, interrogé sur la vie extraterrestre et les Évangiles, a répondu que tout était compatible puisque le Christ a dit qu’il y avait beaucoup de maisons dans le domaine de son père, ce qui peut sous-entendre qu’il y a d’autres planètes. Le Christ lui-même répétait que son royaume n’était pas de ce monde : donc, lui-même se présentait d’une façon extraterrestre.

Il y a quelques années, le professeur Guy Vallancien, qui est le pionnier de la robotique médicale, indiquait dans une interview sur Kernews que notre cerveau est comme un ordinateur avec des logiciels qui interprètent les matières, les couleurs ou la beauté. On évoque toujours les extraterrestres comme des êtres affreux. Notre cerveau n’est-il pas codé pour reconnaître des humains, alors que nous pourrions être en face de créatures totalement différentes qui, elles-mêmes, nous trouveraient horribles ?

Vous avez totalement raison, c’est très judicieux. L’homme est un animal social. J’aime beaucoup les travaux de Lorenz sur l’imprégnation et l’apprentissage de la vie à travers les yeux. Un enfant qui ouvre les yeux sur la pluralité magnifique de ce monde n’est pas étonné en voyant un papillon, un rhinocéros, une girafe, ou même un poulpe. Ce que l’on peut reconnaître très jeune ne pose aucun problème. À l’inverse, on a beaucoup de mal à admettre l’inconnu et la nouveauté. Quand une écharde rentre dans notre main en bricolant, notre corps rejette automatiquement quelque chose qui ne nous appartient pas biologiquement. Au fond, c’est la même chose. Lorsque l’on aperçoit quelque chose qui n’est pas dans notre logiciel de reconnaissance, on a tendance à le rejeter, notamment en le trouvant laid. Mais la beauté et la laideur sont des concepts très culturels.

Il y a quelques siècles, les critères de beauté n’étaient pas les mêmes qu’aujourd’hui…

En Afrique, les femmes qui avaient des cous très longs étaient très belles. En Papouasie, il fallait être tatoué sur le visage. Les femmes du XVIIIe siècle devaient être très rondes, alors qu’aujourd’hui on aime les femmes très maigres. Tout cela est très subjectif.

Dans votre nouveau livre, vous analysez les rencontres qui se sont produites et il ressort que ces extraterrestres sont plutôt hostiles, comme s’ils cherchaient à nous disséquer…

J’ai voulu suivre fidèlement l’actualité. Il y a ce rapport du Pentagone qui a créé beaucoup de remous. Ce sujet est traité comme une menace potentielle pour la sécurité nationale, parce qu’il y a des objets physiques. En plus, on observe que ces apparitions ont perturbé pas mal d’exercices militaires clandestins. La NASA a pris le relais en confirmant la réalité de ces phénomènes à partir des témoignages de pilotes assermentés, en concluant qu’il s’agissait d’une menace. Le congrès des États-Unis a même organisé une séance publique sur les Ovnis, le 17 mai dernier. Le directeur adjoint du renseignement de l’U.S. Navy a paniqué tous les experts en expliquant qu’il y avait 400 dossiers d’observation assez perturbants et que, depuis les années 2000, ce chiffre ne faisait qu’augmenter. Tous les experts militaires disent que ce phénomène constitue une menace pour la sécurité nationale. On a atteint le sommet avec un rapport de 1574 pages, publié en avril 2022, par la DIA (Defense Intelligence Agency), ce qui n’est pas rien, qui évoque de nombreuses rencontres qui ont induit des effets délétères sur de malheureux témoins. J’ai tenté d’inventorier toute une série de cas lorsque des témoins ont subi dans leur chair des effets très dommageables. Il y a des histoires qui sont absolument terribles, mais ma conclusion est que ce sont des cas très minoritaires, sur des millions d’observations, et l’on n’a jamais vu une attitude franchement hostile ou agressive de ces Ovnis. Il y a cependant une partie un peu sombre. J’ai voulu me pencher sur ce sujet, parce que peu d’enquêteurs ont travaillé là-dessus.

En résumé, il vaut mieux éviter de s’approcher des extraterrestres avec un bouquet de fleurs…

Absolument ! il existe dans le manuel officiel des pompiers nord-américains un paragraphe expliquant qu’en cas de présence d’un Ovni, il ne faut surtout pas s’en approcher, parce que ce serait une technologie inconnue semblant induire une force magnétique délétère. Mais que se passerait-il si l’on se retrouvait debout derrière un Boeing ou un Airbus qui décolle ? Donc, cela peut être involontaire.

Autre point important : on observe une présence importante des Ovnis dès qu’il y a du nucléaire…

C’est indéniable, il y a un tropisme évident entre le nucléaire et les manifestations de ces objets. Au cours des années 40, lors des premières expérimentations de la bombe à fission – on possède des milliers de documents déclassifiés maintenant – on découvre que l’U.S. Air Force était dans un état de panique parce que ces objets se sont manifestés au-dessus de lieux clandestins et secrets. Un astrophysicien a mené une enquête sur ce sujet et cet expert a rendu un rapport confidentiel en 1950, que l’on peut aujourd’hui télécharger sur Internet. Ce qui est très troublant, c’est que si un belligérant à l’époque avait possédé ce rapport, en punaisant tous les endroits où il y a eu ces manifestations d’Ovnis, il aurait pu connaître toutes les bases secrètes stratégiques liées au nucléaire… Or, cet expert a fait son rapport sans connaître les lieux d’implantation de ces bases. Dans les années 80, il y a un autre cas très troublant, sur une base américaine de l’OTAN en Grande-Bretagne. Pendant deux jours, il y a eu des manifestations d’Ovnis vraiment insensées et cela faisait sourire de loin le colonel témoin de l’affaire, qui est toujours vivant. Au moment de Noël, il fêtait la nativité dans sa famille. En téléphonant à la base, on lui a dit que les soldats chassaient les Ovnis dans les bois. Il en a déduit que tout le monde avait trop bu. Il est arrivé pour remettre de l’ordre et il a vu un objet immense qui a émis un rayon de lumière avant de se diviser en cinq objets différents. Il ne s’en est jamais remis. Cette base stockait des armes nucléaires de façon très confidentielle. Ces objets ont également émis des rayons sur les stocks, comme s’il s’agissait d’un avertissement, c’est mon hypothèse. J’ai aussi rencontré un soldat qui était en faction en 1967 sur une base où il y avait des missiles à tête nucléaire. Or, un objet qui survolait la base a désactivé les missiles, ce qui était impossible, parce que ces missiles étaient pilotés de façon indépendante. Un objet gigantesque en forme d’assiette a placé les missiles dans une position de « no go », ce qui signifie qu’ils ne pouvaient plus être actionnés. Plus récemment, en France, on nous a dit que nos centrales nucléaires ont été survolées par des drones, ce qui est absolument incroyable, alors que ce sont des endroits très protégés, avec des centaines de caméras et, un soir, neuf centrales françaises ont été survolées par des drones au même moment. Si l’on se penche vraiment sur cette affaire, les témoignages sont incroyables. L’armée de l’air a envoyé un chasseur et on nous dit maintenant que le drone a distancé l’avion… Il est impossible que le drone le plus performant qui soit puisse distancer un chasseur français !

Ufologie. Le phénomène des Ovnis suscite de plus en plus de débats