Eurovues. À la COP28, la spiritualité et la foi ont montré qu’elles pouvaient être une lueur d’espoir

Nous sommes peut-être issus de traditions différentes, mais ce qui nous unit est notre don commun de la vie sur Terre, notre seule maison qui nous a été prêtée en tant qu’invités, écrivent quatre chefs religieux.

Alors que le monde est aux prises avec des vagues de chaleur torrides, des incendies de forêt dévastateurs et les signes indubitables d’une crise climatique qui s’accélère, l’urgence d’une action transformatrice n’a jamais été aussi évidente.

Au cours des deux dernières semaines, la COP28 à Dubaï a vu des dirigeants mondiaux, des scientifiques, des religieux et d’autres acteurs de la société civile se réunir dans l’espoir qu’un changement de paradigme mondial dans les attitudes des citoyens, des pays et des entreprises à l’égard des engagements climatiques puisse être obtenu.

Alors que l’avenir de notre planète dépend de nous tous, les dirigeants du monde assument une plus grande responsabilité dans l’augmentation des ambitions climatiques.

À la croisée des chemins climatiques

Les dernières découvertes scientifiques nous avertissent que nous glissons d’une crise climatique d’origine humaine à une urgence climatique urgente.

Comme le souligne un rapport du Programme des Nations Unies pour l’environnement publié le mois dernier, notre proximité avec de multiples points de bascule climatiques négatifs est une grave préoccupation.

Les dangers immédiats liés aux niveaux actuels de réchauffement comprennent l’effondrement des calottes glaciaires, le dépérissement des forêts tropicales et des récifs coralliens, ainsi que la contamination des sols et des eaux souterraines.

Traverser ces points entraînera des impacts irréversibles sur les systèmes naturels qui sont essentiels aux moyens de subsistance de l’humanité. Le rapport nous prévient que le moment est venu d’affronter les dangers et d’accélérer tous les efforts pour les prévenir.

Ce que nous devons tous reconnaître, c’est que notre don commun de la vie est mis en péril par la dépendance profondément enracinée de la société aux combustibles fossiles et par l’obsession de maximiser les gains financiers et la croissance économique.

Même s’il est absolument clair qu’aucune nouvelle expansion des combustibles fossiles n’est compatible avec l’atteinte de l’objectif de l’Accord de Paris de 1,5° Celsius de réchauffement climatique, de nouveaux projets liés aux combustibles fossiles sont toujours en cours de développement.

Selon le rapport World Energy Investment de l’Association internationale de l’énergie, plus de mille milliards de dollars ont été investis dans les combustibles fossiles rien que cette année. Et tandis que plus de 100 pays ont déjà soutenu une proposition visant à tripler les énergies renouvelables, d’autres n’ont pas encore adhéré à cette proposition.

Ces caractéristiques frappantes de nos systèmes financiers et énergétiques actuels nous disent une chose : les attitudes, les modèles économiques et les politiques doivent changer de toute urgence.

Les grandes traditions contrent le désespoir croissant

Au cours des deux dernières semaines, les communautés religieuses, spirituelles et autochtones, y compris les femmes, les enfants et les personnes handicapées, se sont rassemblées à la COP28 pour appeler à une action urgente et inspirer au monde des valeurs, de la sagesse et des solutions pratiques qui peuvent nous guider vers un avenir durable.

Les dirigeants et les représentants de toutes les grandes traditions ont contrecarré le désespoir croissant qui envahit les efforts de sauvetage environnemental.

Une lueur d’espoir est le premier pavillon de la foi au monde lors d’une conférence des Nations Unies sur le climat, avec plus de 325 intervenants venus de plus de 55 pays.

Le Pavillon de la Foi est hébergé par le Conseil des Anciens musulmans en collaboration avec la présidence de la COP28, le PNUE et une coalition diversifiée de partenaires mondiaux, notamment le Centre interconfessionnel pour le développement durable, le diocèse épiscopal de Californie, le Partenariat international sur la religion et le développement durable. (PaRD), le Département de la Paix et bien d’autres.

Le pape François et d’autres chefs religieux ont inauguré le Pavillon de la Foi.

Le Pavillon de la Foi est devenu un lieu au cœur des négociations où des milliers de participants à la COP28 ont pu trouver l’espace dont ils avaient besoin pour discuter de la crise climatique. En parlant d’une seule voix – notamment par le biais d’un appel à l’action interconfessionnel – ils ont profité de la COP28 pour démontrer que la foi, la spiritualité et la sagesse font partie intégrante de l’action climatique.

Les intervenants du Faith Pavilion ont clairement indiqué que les valeurs spirituelles et la sagesse peuvent aider à surmonter le paradigme dominant de croissance linéaire et d’extraction qui opère aux dépens du bien-être de la nature, des humains et des animaux.

La Sagesse du monde dévoile un fil conducteur

Ensemble, nous avons appris comment la sagesse des principales traditions mondiales dévoile un fil conducteur d’amour, d’intendance, d’humilité et de clairvoyance qui contribue à la façon dont nous vivons sur la planète Terre.

Selon de nombreuses religions, le Divin a créé l’univers en équilibre, avec des rythmes et des cycles saisonniers naturels qui soutiennent la vie et ne doivent pas être perturbés. La sagesse bahá’íe reconnaît l’humanité comme une entité unique, appelant à des efforts collectifs pour un monde durable.

La pensée confucéenne met en garde contre la quête corrosive de la richesse aux dépens de l’environnement, en mettant l’accent sur un équilibre harmonieux. Les enseignements bouddhistes mettent en lumière l’altruisme et la compassion, favorisant une relation bienveillante avec l’environnement.

L’intendance chrétienne reconnaît la responsabilité de protéger et de préserver la Terre et d’œuvrer en faveur de la justice, de la paix et de l’intégrité de la création.

Du point de vue hindou, l’interdépendance entre les humains et la nature est primordiale.

L’Islam s’oppose à toutes les formes de corruption, de disparités et d’injustice, et appelle à la responsabilité envers l’ensemble de la création.

Les enseignements juifs appellent les gens à prendre soin de la création de Dieu. Les traditions autochtones reconnaissent toute vie comme faisant partie de la création, chaque partie ayant son propre esprit ; toutes les espèces sont considérées comme faisant partie d’un univers vivant.

Le Sikhi appelle à la purification intérieure comme condition préalable pour aimer, respecter et protéger la nature puisque toutes les formes de pollution sont considérées comme des manifestations de la pollution intérieure.

Spiritualité : une connexion humaine partagée

Alors que le monde regarde et attend les résultats de la COP de cette année, il est de notre responsabilité, en tant qu’invités sur cette Terre, de reconnaître les liens spirituels profondément enracinés que nous, les humains, entretenons avec l’ensemble de la création.

Nous devons l’exploiter pour le bien commun de tous les êtres sensibles qui habitent le monde.

Notre connexion spirituelle nous incite quotidiennement à surmonter les causes profondes de la destruction de l’environnement et du changement climatique provoqué par l’homme : l’avidité, l’arrogance et le désir d’autosatisfaction instantanée.

Nous sommes peut-être issus de traditions différentes, mais ce qui nous unit est le don commun de la vie sur Terre, notre seule maison qui nous a été prêtée en tant qu’hôtes.

Nous espérons que la COP28 deviendra un moment dans l’histoire de l’humanité où la sagesse et le leadership se réuniront pour favoriser l’espoir et la transformation holistique et façonner les politiques et les économies mondiales pour l’amélioration de toute vie sur terre.

Eurovues. À la COP28, la spiritualité et la foi ont montré qu’elles pouvaient être une lueur d’espoir