Pourquoi le noir est devenu si méchant ? Par Ciré KANE

Avant les religions abrahamiques, l’Afrique avait une spiritualité apaisée, respectueuse de la vie et de la mort. Sacrant les vivants et, surtout, vénérant les morts qui devenaient des ancêtres, un lien invisible avec l’autre monde. 

Hier à Kaolack, au Sénégal, des aliénés par leur fanatisme religieux sont allés déterrer un homosexuel pour le…brûler ! Peut-être qu’ils n’étaient pas sûrs que le défunt allait finir en enfer, sinon pourquoi ne laissent-ils pas leur dieu juger la chose? Je refuse d’avoir la même religion que ces crânes fêlés. Cette profanation du corps d’un mort était une sauvagerie impossible dans la vallée du Nil, au temps des pharaons noirs. La mort arrête tout, y compris les règlements de comptes, et on a tous droit à une sépulture digne pour le repos de l’âme. 

Le fait qu’un homosexuel soit allongé dans un cimetière à côté d’un hétérosexuel, qui lui-même est à gauche d’un trans, n’affecte en rien la balance des actions effectuées ici bas par tous ces enterrés. 

 Au début des années 90, j’étais devenu  homophobe après avoir été  approché par deux homosexuels en l’espace de quelques mois. Je les connaissais et avais été choqué par leurs dragues maladroites, des comportements isolés que j’avais décrété comme étant la règle chez eux. 

Et, un jour, j’ai appris qu’on avait déterré un homosexuel au…Sénégal! J’avais été profondément bouleversé par cette barbarie et avais aussitôt pardonné dans mon coeur à mes anciens amis. Ils étaient bien moins pires que ces supposés hétérosexuels lobotomisés du cerveau. Depuis cette horreur de déterrement je ne juge plus les humains en fonction de leurs orientations sexuelles. Cela ne nous regarde absolument pas dès lors que les pratiques des uns et des autres restent dans la sphère privée.  

Ces attardés des tombes, au lieu d’aller à l’école ou travailler,  croient que le seul ennemi à abattre pour développer leur pays c’est l’homosexualité, une malédiction qui viendrait de l’Occident. Ils doivent situer la ville de Sodome à New-York ou Paris, certainement. Inutile de leur préciser que l’espèce homophobe pillule en  Europe ou en Amérique, surtout chez les chrétiens conservateurs, mais ils ne prodanent pas les tombes. 

Bien sûr,  pour Kaolack et l’essentiel des afrocentristes, il n’y a jamais eu d’homo en Afrique, nous n’y connaissons que des homo sapiens. Ça n’est pas un péché  de flatter son Continent mais,  statistiquement,  l’homosexualité est partout. C’est comme le nombre d’hommes et de femmes sensiblement égal sur la planète, constante qu’on retrouve à l’échelle des pays, villes…

Musulmans noirs,  pourquoi dans les pays arabes, qui vous ont apporté l’islam, il n’y a pas de chasse aux sodomites? Pourquoi ils ne font pas comme vous ? Les frapper, les tuer et les déterrer quand leurs familles les enterrent en cachette? Et le comble vient d’arriver au Sénégal : brûler leurs corps, après déterrement! 

L’africain est devenu très violent par ses contacts non choisis avec les barbares, les envahisseurs, les esclavagistes, les colons. Il continue d’avoir une lecture le plus souvent moyen-âgeuse des livres abrahamiques pourtant inspirés au départ par la spiritualité de Kemet et Kush (Egypte Antique). Pendant qu’arabes et occidentaux vénèrent leurs ancêtres, l’africain adore les ancêtres des peuples qui le martyrisent(migrants en Europe, négrophobie au Maghreb,…). Si l’africain continue cette errance il n’en sera que plus violent, déraciné et prêt pour un autre round de colonisation. Notre renaissance est une nécessité si on veut survivre en tant qu’humains et mettre en échec ce statut de bêtes corvéables à merci.

Sénégal, ma terre natale, il n’y avait pas toutes ces choses quand je suis né dans mes beaux champs de Ndeet. C’est vraiment notre humanisme qui est en train de se consumer en enfer. 

Arrêtons cette persécution même des morts qui couvre de honte toute l’Afrique, le seul continent qui n’accepte pas ses enfants tels que dieu les a créés. 

Ne savent-ils pas qu’un imam ou un prêtre peut être homo sans jamais oser l’avouer durant toute sa vie par peur d’être mis brûlé direct? Ils ont peut-être prié derrière un de ces religieux pas comme les autres et ont été bénis par lui. 

Les Etats africains couvrent ces crimes contre l’humanité parce qu’ils savent que leurs électorats sont largement homophobes. Voilà un travers connu de la démocratie où c’est toujours la majorité qui a raison. Tfou!

Est-ce que vous allez brûler les hommes qui sodomisent des femmes ? C’est la même pratique que les gens de Loth: pouss poub comme vous dites vulgairement [pousser du caca ndlr]. Il yen a des pouss poub dans cette foule en liesse à Kaolack devant un cadavre brûlé. Savez-vous qu’un homosexuel peut avoir des enfants ? Alors, cessez de dire que l’espèce humaine va s’éteindre à cause d’eux. La stérilité frappe femmes et hommes quelque soit l’orientation sexuelle. Sachez aussi qu’une femme peut être homosexuelle, c’est-à-dire préférer les femmes aux hommes. Toute votre éducation sexuelle est à refaire et je n’ose même pas  vous parler des bissexuelles.  Aller-vous un jour déterrer les malhonnêtes, ceux qui détournent l’argent de l’Etat, des mosquées et des églises ? Ce sont eux qui vous empêchent d’avoir de bonnes écoles, du travail  et fonder une famille équilibrée. Ce qui vous éloignera durablement de ces manifestations macabres où on martyrise des morts. Quel ridicule ! 

29 octobre 2023

Siree KAN – Tekruur 

ex homophobe

Note

Mon peuple est originaire de Kemet et Kush, mais je n’adhère pas au kemitisme en tant que religion. Je suis pour le retour à notre spiritualité ancienne en effectuant un tri qualitatif, loin de tout afrocentrisme. L’objectif doit être le bien-être et la paix entre tous les enfants de Kama(Afrique). C’est pourquoi je réaffirme ici mon respect de tous les chefs traditionnels et religieux africains qui sont intègres et fony partir de ceux qui prodiguent une bonne éducation aux jeunes pousses du Continent.

Vidéo : foule en liesse à Kaolack après le cadavre brûlé d’un homosexuel 

Pourquoi le noir est devenu si méchant ? Par Ciré KANE