Le roi des Yansi appelle à l’enrôlement de tous

Les communautés RD. Congolaises se mobilisent, de plus en plus, dans les opérations d’identification et d’enrôlement d’électeurs à quelques mois des élections complètes qui vont sûrement avoir lieu cette année, sous la permanente conduite et bénédiction de la commission électorale nationale indépendante (CENI).

Lancées officiellement, le samedi 24 décembre de l’année dernière à l’Institut de la Gombe par Denis KADIMA KAZADI, son président, ces opérations s’exécutent, tant bien que mal, pour une durée d’un mois seulement. Aussi débutés avec un nombre d’électeurs peu intéressant, les enregistrements présents en nombre croissant d’électeurs sont nécessairement le fruit d’une vulgarisation menée très spécialement par des leaders d’opinion qui s’inscrivent dans la logique de rappeler combien cet acte est décisif au-delà d’ un simple moment d’accomplissement d’un quelconque devoir civique et moral que le livre-chef, la constitution,  reconnaît largement à tous. On va s’enrôler pour faire parler son pouvoir. On y fait également le canal par lequel chacun se rend apte à faire entendre sa voix optionnelle. C’est, bel et bien, là la moitié du message que la plupart de ces leaders socio-politiques tentent de véhiculer ces jours.

Sur cet élan, le Mfúm Ntwál MOKA NGOL’ MPAT’I 1er, le roi des BAYANSI, leader en chef de tous les chefs traditionnels de Grand Bandundu et représentant de l’association nationale de chefs traditionnels du Congo à l’Union Africaine, s’est illustré comme le troisième leader d’opinion à la tête, bien sûr, d’une si grande communauté en République Démocratique du Congo, juste après le Cardinal Fridolin AMBONGO et l’archevêque André BOKUNDOA BO LIKABE qui sont respectivement à la tête des communautés socio-ecclésiastiques catholique  et protestante, à appeler avec exemplarité leurs populations respectives à s’enrôler et à s’apprêter pour les élections à venir.

Les relations entre les forces sociales sont vivement souhaitées dans chaque pays. Et c’est encore fort quand elles se font meilleures avec les tenants des pouvoirs traditionnels. Les pays contemporains, africains surtout, sont une reconstruction à peu près dérivée des sociétés anciennement bâties par le génie collectif du grand Kemet. Les us et coutumes de ce dernier sont aujourd’hui incarnés essentiellement par les chefs traditionnels que nous avons. C’est dire aussi que nous pouvons tout refaire à condition que nous le voulions d’abord, que nous nous y mettions ensuite et que nous y arrivons finalement.

Mais que dire de la vraie face du rapprochement de ces deux pouvoirs dans le pays de LUMUMBA, de MULELE et Laurent-Désiré Kabila ? C’est depuis toujours que le pouvoir traditionnel accompagne celui de la politique étatique. Car, en effet, disons-nous << l’Etat est le gestionnaire des ressources à la fois humaines, matérielles et financières (s’il nous est présenté en tant qu’échantillon d’angle duquel nous percevons la quintessence du visible) bien entendu, dans l’intégrité territoriale de l’environnement congolais où son pouvoir s’impose et s’exerce dans la continuité de ses différentes organisations.

Cependant, il n’est pas Maître Absolu comme d’aucuns le penseraient. Il ne peut pas tout superviser. Il ne peut seul contrôler les forces obscures qui suffisent à lever le ton pour tout embrouiller. Il ne sait pas gérer les ressources spirituelles et immatérielles que son territoire, pourtant, comprend. Il ne contrôle nullement le pouvoir historique et ancestral. C’est là son spécial défaut et son talon d’Achille. C’est, ainsi, sur ces points que le pouvoir traditionnel va naturellement justifier sa bonne raison d’être. C’est là que ce dernier, pour le redire autrement, bombe son torse,  pour dire au pouvoir politique << Tu es parce que je fus et demeure. Même lorsque tu ne seras plus, je serai >> étant donné que ces points évoqués en l’occurrence de la faiblesse étatique sont de son domaine.

Le pouvoir et la gestion spirituelle de la terre sont, tous les deux, de l’émanation des coutumes et traditions en Afrique. Et, seuls ne savent mieux les interpréter jusqu’ici que les authentiques chefs traditionnels. Les chefs politiques étatiques et les Chefs traditionnels auront mieux fait à marcher main dans la main pour le bonheur de leurs dirigés. Cela sera, par conséquent, enregistré dans le fameux contexte de coopération intra-nationale que nous pouvons résumer sous la phrase de << A NOUS DEUX, LA GESTION PHYSIQUE DES VISIBLES AINSI QUE LA GESTION  DES INVISIBLES QUI DEFINISSENT LES ALPHA ET LES OMEGA>>.

L’État Congolais devrait, dix mille fois mille fois, conjuguer des efforts pour faire participer les Chefs traditionnels dans les prises de décisions stratégiques et sérieuses du pays. La raison qui s’y présente, sans beaucoup traîner, est que ces derniers sont porteurs de voix multiples, en ce sens qu’ils sont d’un côté, porte-voix direct des ancêtres-chefs (leurs prédécesseurs royaux défunts dont la lignée royale prendrait bien naissance dans les millénaires les plus reculés de notre histoire. Nous pensons surtout au prestige royal des Mfúm ngòl) et d’un autre côté, les porte-voix du reste des ancêtres qui n’auraient pas fait office de la généalogie royale et qui constituerait en quelque sorte un parlement ancestral d’approbation ou de désapprobation des faits que doivent vivre la structure vivante de leur communauté (surtout chez les Yansi). Et ce n’est pas tout.

Ce rôle de porteur de voix est aussi assuré pour les vivants. Les Chefs traditionnels s’expriment toujours en termes de besoins de leurs populations. Ils font parvenir les demandes de leurs dirigés aux mânes des ancêtres qui se révèlent, à leur tour, comme une instance spirituelle fixée à apporter solutions aux problèmes des vivants, à donner réponses aux questions folles et incompréhensibles que se posent ces vivants et à y apporter plusieurs autres éléments d’intérêt afin d’assurer longévité et grandeur du royaume (comme la sociologie yansi le stipule). C’est surtout ce point qui leur confère le pouvoir du ”Pont”, pont qui veut relier deux espaces différents.

A la ressemblance des choses et réalités multiples, les chefs traditionnels ou chefs ethniques sont un pont entre les vivants et les morts, Ils sont là pour assurer les transferts des messages d’un camp vers un autre et vice-versa.  N’est-ce pas ce que faisaient Abraham, Isaac et Jacob ?

L’Etat doit comprendre qu’il est temps de cesser avec sa politique de ” mise à l’écart’‘ du pouvoir coutumier et/ou traditionnel quant à la conduite des affaires nationales de super importance. Il devra cesser également avec son actuelle idée qui lui dicte de ne faire appel à ces derniers que pour des besoins de renforcement de ses intérêts, parfois assez personnalisés et qui n’offrent pas de caractère essentiel au respect de notre histoire commune, celle qui n’a d’autres repères explicatifs en dehors de nos traditions. Il doit comprendre, en plus de tout cela, dès ces moments, que si les Chefs traditionnels sont des ”ponts” tels qu’insisté ci-haut, ils peuvent l’être aussi pour lui et sa population. Et donc, concevoir les chefs traditionnels dans notre présent langage de 2023, comme ”traits d’union” ou ” ponts de liaison’‘ entre l’État Congolais et nos communautés respectives, est ce qui peut peser fortement à la transformation politico-culturelle de ce pays, puisqu’effectivement cela permet, non seulement, de faire passer des messages à des millions de personnes de façon rassurée, mais en plus, cela prépare aussi à les faire respecter au strict haut niveau de leurs implications (il pourrait y avoir compréhension et observance directe même).  L’Etat ne possède pas la sagesse de nos chefs traditionnels et c’est la raison principale de ses déboires depuis les six derniers siècles.

Le Mfúm Ntwál MOKA NGOL’MPAT’i 1er, Roi et par là même l’unique Chef traditionnel par excellence de l’ethnie yansi et reconnu comme tel par ses paires depuis qu’il a pris la direction du Royaume Bankie (une communauté comptant au-moins 30 millions d’âmes à travers le monde entier) est sans doute l’un des plus grand chefs ethniques en Afrique à l’heure qu’il est. Déjà, l’année dernière, quand il moralisait son peuple sur le bon côté du civisme patriotique, l’on a observé un puissant feedback dans les différentes réponses de la majorité de membres de ladite communauté.

Là, il ne l’avait pas dit aussi de façon claire à parler directement des opérations d’identification et d’enrôlement d’électeurs qui ont pris cours il y a aujourd’hui plus de deux semaines. Mais le fait de voir que les populations yansophones lui dresser l’attention, en plus de l’oreille, facilement dans un contexte du respect éthique traditionnel, n’est pas hasardeux. Cela confirme de plus en plus l’attachement combien grandissant qui le lie à sa population.

  Le cours heureux des choses qui sont actuellement vécues dans l’entente de ce mfúm ngòl est, sous d’autres cieux, fonction du choix divino-ancestral en succession de son défunt père roi, Guy-Barthelemy MOKA NGOLO NDOKO. Il fait beau vivre dans la marche du nouveau mfúm ngòl : Il dit une chose, et les Yansi se pressent de le faire tel que dit ; Il n’a pas encore dit la chose, et ces derniers l’attendent impatiemment. Des pouvoirs de cette marque n’ont plus existé en Afrique Noire après les époques   de la traite négrière, moment pendant lequel certains rois ont trahi leurs populations en vendant quelques-uns de celle-ci aux négriers (arabes ou européens) moyennant un certain avantage. Ces moments rappelés, ont eu de l’impact fâcheux dans la confiance royale en Afrique. C’était une rupture totale des relations entre les jeunes et les vieilles personnes qui, pour la plus grande part, faisaient la constitution majoritaire des conseillers et accompagnateurs des Rois. Le Savoir-faire du monarque des bayansi n’en est qu’à féliciter.

Et, ce récent dimanche 15 janvier, en prélude de la vingt-deuxième commémoration de la mort de Laurent Désiré Kabila, le mfúm ntwál moka ngol’ mpat’i 1era très ouvertement lancé, depuis la ville du Caire où il séjourne en poursuivant son mandat supranational d’ambassadeur de la sixième région économique de l’Union Africaine dite ”SOAD”, un appel inclusif à tous les Congolais en général et, à ses sujets yansi en étroitesse de particularité, A S’ENROLER MASSIVEMENT ET SANS ATTENDRE pour qu’ils soient tous en règle avec le pouvoir politique étatique. Il pense que les Yansi doivent s’enrôler de par tout endroit où ils seraient situés en ces moments pour permettre à l’Etat la facilitation du processus électoral et d’identification qui aura suivi incessamment.

A  l’issue de l’appel du Commandant traditionnel Yansi, le territoire de Bagata a très particulièrement vibré au rythme de sensibilisation à l’appel royal. Les journées du lundi et mardi qui ont suivi après ce message, ont vu une foule folle de Yansi se rendre aux différents bureaux de la Céni pour accomplir ce devoir sacré et patriotique, aussi inculqué à quelques apparences près comme traditionnel surtout dans le noyau du Bagata où la population yansi est brutalement majoritaire (plus de 85%). Le Roi venait de tendre sa première main d’aide au Gouvernement congolais et à la Céni en multipliant et en faisant multiplier des appels à l’enrôlement chez lui.

Pour ce faire, il a utilisé toutes les voies possibles : des appels vidéo en direct qu’on a projeté dans la capitale du royaume, Kidzwem, et dans les zones de Djuma et de Sia, qui sont des centres importants du royaume ; Des audios royales véhiculées dans les villages les plus populaires et dans ceux qui sont les plus contigus des forêts, avec notamment implication de ses acolytes royaux, les Mfumumbil, membres supérieurs ou inférieurs de la cour.

Dès son appel à l’enrôlement, les filles et fils majeurs (voire mineurs émancipés ou matures en âge de 17 et 18 ans) de son royaume se mobilisent encore ces jours pour élargir cette sensibilisation royale et faire parvenir ce message partout où vivrait au moins un Yansi, à l’intérieur ou à l’extérieur des frontières royales. C’est aujourd’hui normal de voir tout le peuple courir après cet effort de conscientisation. En fait réel, le ” Grand Léopard Yansi” venait de crier. Les retombées de ce grand geste sont tel que tout le monde doit se conformer. On évitera ici de tomber dans l’imprudence de réagir autrement. Les Yansi savent, plus que tous, ce que vaut la parole déclarée le matin, à la différence de celle qui sera déclarée le soir, la nuit, à midi tout comme à minuit, ainsi que la puissance  qui les accompagnent chacune. À côté de cette maîtrise coutumière et tradi-constitutionelle, ils comprennent aussi mieux que d’autres populations, la force du Verbe royal. L’homme yansi est, avant tout, celui qui garde la discipline de la parole sacrée. Le respect de la parole est le principal volet de l’éducation traditionnel yansi. C’est ce qui explique les envahissements massifs des populations yansophones dans les centres prévus pour les opérations d’identification et d’enrôlement d’électeurs  soulevés,  ci-haut.

   Cependant, il se pose un problème dans l’organisation de la commission électorale nationale indépendante dans le Royaume Bankie, tels que les populations yansophones ont décrié auprès des Mfumumbil et d’autres Cadres de la cour royale, ces deux jours de leurs arrivées aux points de la Céni.

Primo, les protégés du Mfúm Ntwál MOKA NGOL’MPAT’i 1er  se plaignent de la lenteur d’enrôlement. C’est pratiquement dans tous les centres Céni du Royaume Bankie que cela se soulève. Ils viennent nombreux, dès l’aurore pour d’autres, puisqu’ils suivent un certain ordre d’arrivée, pourtant ils y passent beaucoup plus de temps que normalement prévu. La plupart d’entre eux sont parents et, doivent se rendre aux champs … Cela ne les mets pas du tout à l’aise. Partout les mêmes réactions de colère, partout on crie contre la patience, et les éléments de la Ceni déployés dans cette contrée royale montrent qu’ils ne peuvent rien faire. Etaient-ils formés pour de telles épreuves ? Comment y dire ”OUI” avec ce qui se vit ici.

Secundo, les machines tombent en panne rapidement alors qu’elles ne sont même pas prévues en bon nombre. La population est presqu’à bout de patience. Elle ne sait plus exactement à quel Saint se vouer : A Saint Paul ou à Saint Pierre !!! Ses lamentations ne sont pas prises en compte. Ça fait deux jours, depuis l’appel du Roi. Même les porteurs de la voix royale, ces sensibilisateurs que le Roi a dépêché dans chaque point d’enrôlement sont las, et montrent qu’ils ne peuvent rien, eux aussi, d’autant plus qu’ils n’ont aucune expertise technique pour proposer des solutions, comme ils le feraient quand doit survenir un problème ”nouveau” aux mœurs des traditions du Royaume.

Tertio, les  populations vont aller se faire enrôler très loin de leurs domiciles, dans des endroits éloignés de leurs villages même, dans le dessein de chercher à pallier les problèmes soulevés aussi  ci-haut. Parcourir des dizaines de kilomètres à pieds,  pour effectuer son enrôlement, n’est pas du tout humain à figurer dans les calculs organisationnels de la Céni pour ces populations. Cela montre que les projets de la Céni ont totalement zappé, depuis leurs mises en forme, le bonheur de la population yansophone. Puisque ces mêmes faits sont chantés partout : De l’idiofa à Masi-Manimba via Bulungu et Bagata, c’est le même refrain. Si grave que cela paraisse, dans l’espace bagatais, plusieurs personnes quittent les cités de Bagata, de Tshimbané, de Ntober et la capitale ” kidzwem” pour se rendre  à Mbaya, à Kama, à Soka et consorts. Hier, à titre exemplatif,  aux centres de Mpo, de Mbala, de Mbinange, de bulunseke et de Bulamasa, les activités de la Ceni ne se sont pas déroulées à cause de l’insuffisance énergétique : Pas de courant électrique, les groupes électrogènes prévus qui se déchargent rapidement…. Ce qui fait que la majorité de personnes à s’enrôler là-dessus, se sont décidément orientés vers Lowa et Sia. Même ici, ils sont loin de la solution.

Il y aurait toute une liste  de griefs à présenter si nous nous fixions éternellement à inspecter ces activités et à en parler. Mais, ça vaut quand même la peine puisque ce sont ces genres d’activités qui reconfèrent le pouvoir d’élection  à la population. Nous n’allons pas nous éterniser à nous lamenter comme le peuple d’Israël sur ce dossier. C’est tout de même dommage pour des activités étatiques à ampleur nationale que voilà, d’accoucher des réalités désolantes de ce type.

Est-ce un coup monté contre les RD Congolais de l’espace yansophone ?  Ce ne sera pas à nous d’y répondre. Et la seule façon de répondre avec ” NON” à cette question, reste de  rectifier les tirs pour la Céni, de réorganiser les choses dans cet espace royal yansi. Son Roi, le mfúm ntwál MOKA NGOL MPAT’I 1èr a bien montré qu’il est du même esprit que la Céni, en appelant tous les acteurs socio-traditionnels de son royaume à s’y mettre avec une sensibilisation prolongée d’après son appel général. Il a toujours été au soutien des actions à caractéristique nationale de son pays de la même manière qu’il en est pour ce qui est à caractère traditionnel.

Les mobilisations de cet espace yansophone ont atteint non seulement que des majeurs, mais aussi des mineurs matures et émancipés qui sont actuellement en âge de 17 ou de 18 ans. Mais,  il faudrait que toutes ces opérations soient menées avec générosité et considération à leur égard. Car, ENROLER 15 PERSONNES PAR JOUR et affirmer en même temps la durée d’un mois pour la fin de ces opérations dans ces genres de contrée,  n’est pas du tout logique quand on sait que les Yansi sont une population pluri-millionnaire en République Démocratique du Congo et en Afrique.

Voir les populations yansophones souffrir pour s’enrôler, justifie le respect traditionnel qu’ils ont pour le mot d’ordre du Roi. Tout le monde veut s’esquiver d’une brutale conséquence issue de la non-observance du VERBE ROYAL.

N’eût été cela, à nous en croire, << il y aurait eu sages réactions >>. Interprète qui pourra!!!

Mais,  le Roi insisté pour l’enrôlement de l’ensemble de ses sujets en prélude des actions électorales de cette année.

Fofana Mukubi/CP

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