L’Ordre du Temple Solaire

Nous avons le plaisir de commencer aujourd’hui la publication de plusieurs conférences tenues lors d’un colloque sur “Narratifs religieux alternatifs et formes de déviation sociale” (14 juillet 2022). Ce colloque était la première manifestation scientifique du RFR, équipe internationale de spécialistes qui travaille sur la résurgence du fait religieux. Au total, 5 conférences ont été données dans ce cadre (3 en français et 2 en anglais).

Nous commencerons par la conférence du Dr Raphaëlle Auclert, organisatrice de ce colloque et enseignante-chercheuse à l’ICES: L’Ordre du Temple Solaire ou la nostalgie des chevaliers sans croisade

Transcription:

L’Ordre du Temple Solaire ou la nostalgie des chevaliers sans croisade

Je me rends compte qu’il y a un certain nombre de parallèles avec beaucoup des interventions que nous avons entendues. J’y reviendrai donc. L’Ordre du Temple solaire s’est fait tragiquement connaître dans la décennie 1990, avec cinq suicides collectifs ou supposés tels, nous y reviendrons, survenus au Canada, en Suisse et en France. Comme souvent dans ces cas-là, les journalistes déplorent la folie furieuse d’une secte d’illuminés dont les croyances ésotériques les ont menés à une issue fatale. Cela est certain. À cet égard, il est intéressant de relever les traits caractéristiques de ce groupuscule qui sont communs aux autres sectes, à savoir un gourou, une doctrine ésotérique, la soustraction des adeptes à leurs liens sociaux, des pressions psychologiques, des manipulations et l’extorsion d’importantes sommes d’argent. Néanmoins, l’OTS se distingue d’autres sectes en ce qu’elle est un ordre dit de chevalerie initiatique qui renvoie à un univers imaginaire singulier, révélateur d’une certaine demande dans cette foire aux spiritualités que nous connaissons aujourd’hui. Dans cette communication, nous nous pencherons donc sur l’historique et les protagonistes de l’OTS. Mais il sera aussi intéressant de le replacer dans le phénomène plus large des sectes de nos sociétés postmodernes. Ces dernières sont marquées par un vide religieux. C’est un aspect qui était évoqué par Konstantine Popkov, c’est à dire la quête de sens et également un désespoir profond qui poussent certains à se jeter à corps perdu, c’est le cas de le dire, dans des aventures parfois funestes. Nous interrogerons ce qu’elles nous disent des mentalités contemporaines, de notre rapport aux idéologies, de notre rejet de celles-ci suite aux catastrophes qu’elles ont causées au XXᵉ siècle, mais aussi de notre besoin social et vital d’adhérer à un projet commun, toujours nécessairement un peu utopique, de notre besoin de croire et d’être reliés par les mêmes croyances. Voilà les questions que nous soulèverons et auxquelles nous tenterons d’apporter une réponse.

Historique de l’OTS

La secte a été fondée en 1984 par Joseph Di Mambro. Cet ancien bijoutier a été condamné pour escroquerie et il s’intéresse à partir des années 1950 au spiritisme. Il a fréquenté un groupement gaulliste et proche de Charles Pasqua. Le deuxième fondateur est Luc Jouret, né en 1947, médecin belge spécialisé dans l’homéopathie. Un an avant, en 1983, ce dernier avait pris la succession de Julien Origas, grand maître de l’Ordre rénové du Temple, ou ORT, créé par d’anciens rosicruciens. Mais il en est rapidement expulsé, ce qui l’amène donc à fonder l’Ordre du Temple solaire avec Joseph Di Mambro et également un autre protagoniste qui s’appelle Michel Tabachnik, né en 1942, qui lui-même est compositeur et chef d’orchestre suisse et qui sera le théoricien du mouvement. Di Mambro et Jouret en seront les deux chefs. Di Mambro s’occupant plus spécialement des finances et de l’organisation et Jouret du recrutement, notamment à l’occasion des conférences qu’il donnait dans de nombreuses villes en Europe et au Canada sur les médecines douces, l’harmonie du corps et de l’esprit, la place de l’homme dans l’univers, et c.

Là le problème évoqué par un intervenant précédent de la frontière souvent floue entre les centres d’intérêts, les activités de loisirs et le bien-être et les dérives sectaires. Et là, la frontière était extrêmement floue et malheureusement beaucoup de gens sont tombés dans ce piège. Donc, concernant le fonctionnement de l’Ordre du Temple solaire, il a compté plus de 600 adeptes instruits et influents. Donc oui, ce qui est intéressant, c’est que c’est une secte qui recrute souvent dans des classes socioprofessionnelles assez élevées. Elle recrutait parmi des notables et des personnes fortunées. Luc Jouret serait parvenu à noyauter Hydro-Québec et à recruter un maire québécois ainsi que des membres de la famille Vuarnet, qui était un champion de ski très en vue dans le monde du sport et de la mode. Concernant le corpus doctrinal de la secte, il est exposé dans Les Archées, un texte établi par Michel Tabachnik. Le but était de former une chaîne de fraternité dans le monde, de reconnaître et rassembler une élite spirituelle pour perpétuer la Conscience avec un grand C, la Conscience unique et la vie dans le temps et l’espace, et édifier également des centres de vie appuyés par des mises en scène, des hologrammes assez primitifs mais qui faisaient forte impression sur les adeptes, par exemple des mises en scène avec Excalibur, le Saint-Graal ou le Christ. Il était question aussi de grands maîtres résidant sur l’étoile Sirius, qui communiquaient avec le gourou Joseph Di Mambro. Ils devaient guider l’humanité vers l’éveil spirituel et lui indiquer le moment du départ vers Sirius. On note les spécificités de cette doctrine : c’est un discours apocalyptique et millénariste offrant un projet collectif et la défense d’un idéal chevaleresque et de noblesse spirituelle requérant un parcours initiatique des adeptes. Nous y reviendrons. Effectivement, on reconnaît tous ces aspects de quête de sens évoqués par Constantine Popkov dans les exigences, les besoins formulés par les adeptes. Mais on reste quand même à échelle artisanale. On n’est pas dans des ramifications internationales. Néanmoins, les profits étaient assez importants. Mais malheureusement, les choses ont tourné rapidement au vinaigre puisqu’au début des années 1990 a eu lieu l’arrestation de Luc Jouret car il voulait se procurer des armes à feu. On l’a même soupçonné d’être lié à des trafics d’armes avec l’Afrique, notamment avec Charles Pasqua. Cet événement suscita la panique dans l’Ordre et une contestation interne, certains membres reprochant aux gourous leur comportement tyrannique et extrêmement avide à demander constamment plus d’argent.

Les massacres

Les gourous prennent alors la décision d’effectuer le transit vers Sirius, , et ce transit s’effectuait en se donnant la mort. Cela se produisit le 30 septembre 1994. Cinq personnes se donnèrent la mort dans un chalet de Morin-Heights, au Québec. C’était encore à une petite échelle. Puis, le 5 octobre, une semaine plus tard, 25 personnes sont retrouvées mortes par injection à Salvan, en Suisse. 23 autres, au même moment sont retrouvées mortes à Cheiry, dans un chalet incendié par un système de mise à feu. Ensuite, un an après, à la veille de Noël, le 23 décembre 1995, seize personnes périssent dans l’incendie d’une clairière du Vercors et plus tard à Saint-Casimir, dans le sud de la France aussi, cinq personnes se donnent la mort, ce qui fait un total de 74 victimes. Certains membres ont même été convoqués à la veille du massacre de Salvan pour atteindre un chiffre dit symbolique, en référence aux 54 chevaliers de l’Ordre du Temple exécutés sur le bûcher le 18 mars 1314. Mais ils auraient pressenti un danger et auraient décliné la demande des gourous de se rendre sur place. Alors, en ce qui concerne les causes, plusieurs pistes sont étudiées. On évoque donc ces dissensions internes ou bien celle d’une mafia liée au réseau Pasqua qui pratiquait des trafics d’armes. Des témoins affirment que certains coupables auraient échappé à la justice. Après les massacres savamment mis en scène, et notamment donc, le gourou Michel Tabachnik a finalement été relaxé, aucune preuve n’ayant été retenue contre lui. Bien qu’il ait composé la doctrine, on ne peut pas le tenir responsable des massacres. Donc beaucoup de questions se posent sur les recettes. En fait, on ne sait pas. Beaucoup sont morts, mais on ne sait pas où est passé l’argent de la secte.

L’OTS et les sectes

Si on remet un petit peu l’OTS dans une perspective plus large des sectes, comme le souligne M. Chéry dans son ouvrage « L’offensive des sectes » datée de 1959, les sectes se sont multipliées dans la seconde moitié du XXᵉ siècle dans le contexte d’une diversité culturelle et religieuse apparue dans les années 1960. Jean Vernette, un autre auteur spécialiste du sujet, se penche, quant à lui, dans son livre de la collection « Que sais je? » consacré aux sectes, sur ce qu’il appelle une rupture de la filiation. Je m’explique. Selon lui, je cite : « l’obéissance ne structure plus la vie sociale et religieuse. En revanche, la disparition de l’obéissance dans la sphère sociale est compensée, même des fois démultipliée dans le cadre rigide et contraignant de la secte ». Jean Vernette explique que, je cite : « La vérité religieuse n’est plus le fruit d’un don mais d’une quête personnelle », fin de citation. Et c’est ce qu’on retrouve par des voyages, que ce soit des voyages physiques avec des gens qui partent souvent en Inde ou dans les pays d’Orient, ou bien des voyages intérieurs par la recherche de nouvelles spiritualités, par l’étude de textes rosicruciens ou martinistes, parfois au moyen de substances hallucinogènes. Ce qui lui fait poser le diagnostic de l’existence d’une « fracture de l’écorce culturelle de la planète occidentale », c’est-à-dire, effectivement, le lien de filiation est rompu et on se trouve avec des sujets qui sont en quête de sens et qui essaient de s’imprégner de diverses doctrines sans les hériter de leurs ancêtres. Dans son article « La dissociété » daté de 1938, Marcel de Corte oppose la société traditionnelle structurée en trois ordres, donc ceux qui contemplent, ceux qui agissent et ceux qui font. C’est-à-dire, ceux qui contemplent – c’est le clergé, l’aristocratie sont ceux qui agissent, et ceux qui font soit ceux qui produisent, c’est le Tiers Etat. Et donc il oppose cet ordre, cette structuration traditionnelle à la société moderne, marquée par un individualisme dissociateur où l’homme est réduit de l’état d’animal politique à celui de bête de troupeau. Dans son court essai, il expose donc sa philosophie de la crise de la société moderne et de son issue. Ainsi, les sectes sembleraient le remède à cette société fragmentée et en quête de sens qui a perdu sa cohésion et son harmonie originelle. Dans cette perspective, l’OTS serait donc un exemple tragique de cette aspiration à des narratifs communs, à des épopées chevaleresques semblables à celles des croisades, capables d’élever l’humanité au-dessus de sa condition matérielle et plus généralement du matérialisme dominant dans un monde globalisé et soumis à la marchandisation de tout et de tous. En outre, il est révélateur que les membres aient été des notables et des personnes fortunées, que visiblement la richesse et la renommée n’avait pas rendus heureux ni satisfaits de leur vie.

Conclusion

Pour terminer, je pourrais remémorer l’adage pascalien : « L’homme n’est ni ange ni bête et qui veut faire l’ange fait la bête. » La société marchande postmoderne, à force de vouloir tuer les religions et le religieux au sens large sous la forme des idéologies, n’a-t-elle pas ignoré inconsidérément cet adage en voulant faire des hommes une sorte de bétail, de consommateurs privés d’aspirations spirituelles ? Et les sectes, à l’inverse, ne tendent-t-elle pas à égarer leurs adeptes dans des illusions éthérées et coupées de la société organique et vivante, au risque de mener finalement à des carnages sanglants comme celui de l’OTS ? Les sectes semblent donc jouer le rôle de cellules intermédiaires de nos sociétés contemporaines qui résument et questionnent à la fois leurs failles et leurs contradictions. A l’avenir, est-ce que cette tendance à l’éclosion de sectes, ces mini-idéologies ou idéologies de chambre amorcées dans le second XXᵉ siècle, persistera-t-elle au XXᵉ siècle ? Et si oui, sous quelle forme ? Par exemple, les réseaux sociaux, qui sont bien souvent, surtout en ces temps de confinement, le seul lien des individus avec le monde extérieur, avec leur structuration en groupes, leurs valeurs, leurs leaders d’opinion et leurs rituels de bannissement, ou ce qu’il est convenu d’appeler les « enfreintes aux règles de la communauté», ne sont-ils pas les nouveaux avatars des sectes ? Les décennies prochaines nous le diront. Je vous remercie de votre attention.

 

Anton Kozlov : [00:13:40] Merci,est-ce qu’il y a des questions pour Raphaëlle Auclert ?

Un intervenant : Moi, j’en aurai une. Ma question, Raphaëlle, votre intervention sur l’Ordre du Temple solaire avec, comment dire, des signes annonciateurs des catastrophes, au Canada et en Suisse en particulier me fait penser que c’est un échec énorme au point de vue de la prévention du risque sectaire, c’est même un cas d’école. Qu’est ce qui nous manque ? Qu’est-ce qu’il aurait fallu faire ? Qu’est-ce qui n’a pas été fait pour qu’on en soit arrivé là ? Je pense que vous avez dû y penser en travaillant sur ce mouvement-là. On est obligé de se poser la question parce que là, c’est presqu’une caricature.

Raphaëlle Auclert : Oui, c’est vrai. Mais peut-être que les organisations telles que la vôtre n’étaient pas encore assez développées et il n’y avait pas encore assez d’informations sur les sectes. Mais c’est vrai que c’est un échec cuisant, je suis bien d’accord avec vous. C’est la défaillance de la société elle-même. Pourquoi leurs proches n’ont-ils pas réussi à pressentir la gravité de la situation ? C’est surprenant aussi.

Anton Kozlov : Et du côté institutionnel surtout, parce que là, on est plus au niveau des associations. Là, ce sont des moyens de police qui sont nécessaires pour traiter ce genre de situation.

Raphaëlle Auclert : Je pense que, par exemple, la police et la gendarmerie n’étaient pas prêtes à ce genre de tragédies. C’était inédit, en fait, ces massacres, ils n’étaient pas prêts à ce que ça arrive. Je pense qu’il y a aussi ça. Il y avait un manque de structures. Mais c’est vrai que tant que cela n’était pas arrivé, ce n’était pas imaginable. C’est un petit peu comme les massacres de masse dans les écoles aux États-Unis. Dieu merci, pour l’instant on en est épargné en France. Mais c’est vrai que si cela se produisait un jour en France, effectivement, il faudrait mettre en place les structures adaptées. A ma connaissance, il n’y a pas eu de nouveaux massacres de masse de sectes en France. Donc, j’ai l’impression quand-même que des mesures ont été prises pour éviter ces carnages. Oui. Olivier Rouot, vous avez une question ?

Olivier Rouot : Je vais vous faire part d’un commentaire. Il me semble que le problème est très largement en amont de la protection de la population contre les sectes ou de l’étude préventive du phénomène sectaire. La prévention, elle aurait dû se faire déjà à l’école. Notre société  se déchristianise, ce que nous vivons maintenant, de nombreux interlocuteurs d’aujourd’hui l’ont dit sous une forme ou sous une autre. La nature a horreur du vide et des gens déséquilibrés et mal informés remplacent, remplissent ce vide comme ils le peuvent. En réalité, lutter contre les sectes, c’est remettre en ordre notre société.

Raphaëlle Auclert : [00:17:16] Oui, tout à fait. C’est ce que préconisait Constantine Popkov, c’est à dire que cela n’arriverait pas s’il existait de véritables valeurs fiables dans notre société et pratiquées par tout le monde. Voilà, ça couperait l’herbe sous le pied des sectes. Alors, pour ceux qui sont catholiques, effectivement, ils sont plus favorables au retour du catholicisme en France.

Anton Kozlov : Je dirais même des chrétiens en fait, oui, même des chrétiens.

Un intervenant : J’ai tout de même l’impression qu’ils ne sont pas loin de devenir minoritaires, si j’en crois les quelques chiffres ou sondages que j’ai vu apparaître çà et là. Ce qui veut dire que les valeurs, je dirais, ont le risque d’avoir beaucoup changé depuis 50 ans. Sauf que là, nous sommes confrontés à un monde nouveau, un monde à la fois de liberté et la liberté a son prix. La liberté, elle peut amener jusqu’aux excès qu’on peut voir dans les groupes sectaires. Ou même, je dirais au radicalisme, qui semble être en forte hausse non seulement dans le monde religieux, mais aussi dans le monde politique. Je dirais il y a une tendance à la radicalité actuellement.

Raphaëlle Auclert : Oui, tout à fait.

Anton Kozlov : D’autres questions. Bon, s’il n’y a plus de questions, je pense que nous avons fait un tour de nos participants. Tout le monde a pu s’exprimer, donc je pense que notre conférence est terminée. Vous voulez ajouter quelque chose ?

Raphaëlle Auclert : Oui, on pourrait conclure effectivement sur cette tendance à la radicalisation, qui peut paraître paradoxale quand on voit une baisse des pratiques religieuses, des religions traditionnelles en Europe. Mais malgré tout, sans doute, cette baisse crée un appel d’air et la nature humaine crée aussi un appel d’air qui nécessite le fleurissement de toutes ces sectes. Et, pour conclure, moi je dirais qu’effectivement la seule solution pour lutter contre les sectes, ce n’est pas de lutter contre elle finalement, c’est de construire une société plus harmonieuse en essayant de renforcer la société. Ce serait, je pense le meilleur remède en fait, puisque la secte n’est que le miroir des défaillances de notre société. Après, cette situation est exploitée par tous les groupuscules possibles qui veulent en tirer un bénéfice matériel, un prestige, un capital symbolique. Mais également, comme nous l’a montré Maxime Perrotin, des avantages extrêmement matériels et extrêmement sonnants et trébuchants, économiques. Effectivement, je pense que le meilleur combat contre cela est d’abord un combat spirituel. Oui, je vois, Gilbert, vous voulez poser une question ? Allez-y.

Michel Gilbert : Oui. Bonjour. Je suis Michel Gilbert, je suis le Président du Réseau parental Europe.

Raphaëlle Auclert : Merci de nous avoir rejoints.

Michel Gilbert : Pour avoir travaillé dans plusieurs pays de l’Union européenne sur cette problématique depuis 1999, je tiens à dire que la France est légèrement, voire complètement en retard par rapport à d’autres pays en matière de lutte et de prévention sur la radicalisation. Mais pas seulement la radicalisation de l’islam. Nous allons avoir de plus en plus de problèmes. À l’instar d’Anders Breivik, le terroriste norvégien qui mélange aussi bien pseudo-spiritualité chrétienne avec ésotérisme et maçonnerie puisque Anders Breivik faisait partie du rite Memphis Misraïm. Ce genre de syncrétisme est peut-être la raison pour laquelle nos autorités n’ont pas réellement ni voulu ni pu lutter contre les dérives sectaires en France. Voilà.

Raphaëlle Auclert : Merci beaucoup Michel Gilbert pour cet éclaircissement. Est-ce que quelqu’un veut ajouter quelque chose ?

Un intervenant : Moi je dirais quand-même que c’est un peu abusif de dire que les autorités françaises n’ont pas voulu ou pu lutter contre les sectes. C’est sûr que personne n’a jamais fait tout ce qu’il fallait, mais quand-même, regardez ce qui se passe ailleurs, on est pas si mal que ça, même si on est loin d’être parfaits.

Michel Gilbert : La semaine dernière, il y a eu un raid de la Guardia Civil sur une secte soupçonnée, uniquement soupçonné d’abus sexuels sur mineurs. Il y a eu quinze arrestations et la Guardia civil est descendue en force en France. Où est-ce que tu as entendu parler d’une affaire similaire à Paris depuis quinze ans ? C’est sûr, mais faut tomber sur de bons flags. Bon alors je tire mon chapeau à la Guardia Civil espagnole quand même.

Raphaëlle Auclert : Entendu, merci et merci à tous pour ces riches débats.

 

L’Ordre du Temple Solaire – Le Salon Beige