Bienvenue dans l’ère quantique

Quand, l’autre jour, en conférence de rédaction, j’ai prononcé le mot « quantique », notre chère collègue Natacha Devanda a ouvert de grands yeux en s’écriant : « Houla ! tu vas perdre les lecteurs. » Alors, pour éviter cette catastrophe, j’ai eu l’idée de vous expliquer la physique quantique par le cul.

Puisqu’il sera question de bit informatique, commençons par y ajouter un petit e pour faire une bite : au moins ça parle à tout le monde. Prenons, par exemple, Marcel. Supposons que sa bite puisse se trouver, en même temps, sagement au repos à côté de Germaine, dans le lit conjugal à Melun, et en train de besogner ardemment Vanessa, dans un bungalow de Palavas-les-Flots. J’ai bien dit en même temps. Eh bien, cela voudrait dire que Marcel possède une bite quantique. Mais ne vous emballez pas, c’est parfaitement impossible dans le monde dans lequel nous vivons.

La bite quantique promet bien des progrès ! Un couple se dispute au lit. L'homme dit :

La physique quantique concerne l’infiniment petit : molécules, atomes, électrons, qui composent la matière. À cette échelle, les particules ont des propriétés quantiques très particulières. L’une d’elles est ce qu’on appelle la « superposition ». Un atome peut être en même temps absent ou présent, dans deux endroits distincts, ou dans des états d’excitation différents (l’excitation d’un atome n’a rien de sexuel, elle correspond à son niveau d’énergie). Maintenant, vous saisissez la ­quanto-bite de Marcel ? Évidemment, tout cela disparaît à notre échelle, où une ampoule ne peut pas être à la fois allumée et éteinte, et un chat à la fois mort et vivant (et quand Macron se dit en même temps de gauche et de droite, ça ne veut pas dire qu’il invente la politique quantique, mais juste qu’il nous prend pour des cons).

Bienvenue dans l’ère quantique – Charlie Hebdo