Funérailles d’Élisabeth II : un mémorable moment historique pour l’histoire de l’émotion

De TF1 à CNews en passant par France 2 et BFMTV, en cette “journée historique” de “funérailles historiques”, “l’Histoire s’écrit sous nos yeux” pour célébrer “la magie de la monarchie”. Florilège absolument magnifique et très émouvant.

« C’est une image assez forte que l’on vit en direct. » Il est 7h21 et, avant même de commencer, les funérailles d’Élisabeth II sont déjà assez fortes. « C’est incroyable, on laisse le recueillement se poursuivre », promet Adrien Gindre sur LCI, alors que des gens défilent devant le cercueil de la reine. « Le jour se lève tranquillement sur Londres, sur TF1 et sur LCI pour ne rien rater de cette journée mémorable, cette journée historique. » Le jour historique se lève aussi sur BFMTV : « Image en direct ! clame le présentateur. C’est la dernière relève de la garde autour du cercueil. — Là aussi, juge Patrick Sauce, c’est pour l’Histoire. » L’histoire mémorable.

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« On voit les dernières personnes dire au revoir, informe Adrien Gindre. — Et dans ce monde numérique, où on met tout sur les réseaux, aucune photo, c’est vraiment la pureté jusqu’au bout. » La pureté monarchique. Cependant, « le royaume n’a pas voulu donner de détail sur la tenue que la reine porte dans son cercueil ». Un scaphandre ? Une peau de corgi ? Une guêpière ? Mystère. Adrien Gindre : « C’est un peu une assemblée générale de l’ONU aujourd’hui à Londres. » Pourvu que Khrouchtchev ne frappe pas le cercueil avec sa chaussure.

Sur BFMTV, « on est sur une des images fortes de cette matinée ». Encore. « Vous ne raterez rien de ce qui se joue d’historique à Londres. » Et de fort. « Notre dispositif est très important. » Comparé à sa valeur informative. « L’image symbolique d’une famille unie, c’était extrêmement important pour la reine, plaide-t-on sur LCI. Donc on a vu le prince Andrew, qui a vécu plusieurs scandales, être présent devant les caméras. » Il ne manquerait plus qu’un prédateur sexuel soit privé des funérailles du siècle.

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Adrien Gindre passe le relais à ses collègues de TF1. « On est en campagnie de Gilles Bouleau et d’Anne-Claire Coudray, qui étireront le fil de cette journée historique. » Le fil historique de cette journée étirée. « Le programme est extrêmement chargé et vous ne raterez rien. » De rien. « Beaucoup de pleurs, énormément d’émotion. » De moments forts. Gilles Bouleau salue : « Bonjour, si vous nous retrouvez en cette journée historique. » Ça fait déjà longtemps que j’ai retrouvé cette journée historique. « Il s’agit des funérailles du siècle. » En attendant celles de Michel Sardou.

Sur BFMTV, on salue les courageux venus passer la nuit sur le Mall pour s’assurer une bonne visibilité. « Si on se lève, on perd sa place. — Ah oui, et si vous avez besoin d’aller aux toilettes… — Comment on fait ? — On essaie de sympathiser… — Y a beaucoup de bienveillance entre les gens. — Oui, c’est vrai, c’est aussi ça la magie de la monarchie. » Qui fait défaut à la république. « C’est un des derniers cadeaux d’Élisabeth II, ce moment de communion nationale, et même internationale, puisque nous, Français, on est là. » Moi, je suis dans mon canapé.

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« La journée s’annonce très, très dense, remplie d’émotion. » Et de moments historiquement forts. « Vous allez la suivre en direct sur BFMTV jusqu’à minuit ce soir. » Non ?! Pitié ! « Pourquoi ces funérailles sont qualifiées d’historiques ? demande Anne-Claire Coudray sur TF1. Les funérailles du siècle, c’est un terme galvaudé ? — Ce sont les funérailles du siècle à cause de l’audience, plusieurs milliards de téléspectateurs, répond Vincent Meylan, de Point de vue. Aussi parce que soixante-dix ans de règne, c’est presqu’un siècle. La reine Elizabeth a connu la crise de 1929, la montée des fascismes… Quand Hitler, Staline, Mussolini ont pris le pouvoir, la reine avait 10, 12 ans. » Elle était très précoce pour son âge. Gilles Bouleau fait le bilan de son règne : « Elle a été neutre mais pas inutile. Les Britanniques lui trouvent une utilité d’ordre historique, intime ou psychanalytique. » Ou médiatique.

Sur BFMTV, « on retrouve Cédric Faiche dans les rues de Londres. — Je suis content, j’ai trouvé un bon emplacement, je me suis encore rapproché de l’endroit où il va y a avoir la parade ». Je suis content pour lui. « Maintenant, on attend trois heures qu’il se passe quelque chose ici. » Trois heures, c’est rien, moi je dois attendre jusqu’à minuit. Bruce Toussaint alerte : « C’est une journée exceptionnelle pour BFMTV. » On va enterrer BFMTV ?

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Sur TF1, Marc Roche, du Point, soutient une royauté genrée : « Une historienne a dit que le métier royal convient mieux aux femmes qu’aux hommes puisqu’il y a une limitation du pouvoir royal. » On ne va quand même pas limiter le pouvoir des mâles. Sur BFMTV, Bruce Toussaint rappelle : « Jusqu’à minuit, nous sommes en direct. » Faites-moi une faveur, disons 11 heures. Une reporter confie : « Je suis impressionné par cette apesanteur, ce calme, cette sérénité. » Elle confond Londres avec la station spatiale internationale.

Gilles Bouleau s’inquiète : « Charles a-t-il les qualités requises pour être roi ? — Ce sera un très bon roi », promet un expert. Le présentateur confirme : « Tous ceux qui l’ont côtoyé trouvent qu’il a une stature intellectuelle indubitable. » Et des lacets parfaitement repassés. Soudain apparaissent des figurants en costume. « Ah, les yeomen ! s’écrie Gilles Bouleau. Ça, ce sont nos favoris ! » Chacun ses manies. « Ça remonte aux Tudors, c’est les culottes bouffantes dorées et rouges, le chapeau, les lances. Ils viennent du fond des âges britanniques et ils sont toujours là, très seyants. » Aussi seyant qu’une toque en poils d’ours.

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« Joe Biden a obtenu l’autorisation de circuler dans sa limousine, informe BFMTV. Qu’est-ce que va faire Emmanuel Macron ? Est-ce qu’il va monter dans le bus ? — C’était en discussion, je ne sais pas comment ça a abouti. » Un jet-ski pourrait servir de compromis. « Savez-vous quel est le département le plus anglais de France ?, interroge Julian Bugier sur France 2. C’est la Dordogne, où un habitant sur cinq est britannique. — Je suis à Eymet, un village de mille deux cents habitants avec pas moins de quatre cents Britanniques, révèle une envoyée spéciale. — Tout le monde est très triste », confie une exilée.

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Éric Fottorino, directeur du 1, fouille dans ses souvenirs. « Ça rappelle les foules de l’enterrement de Victor Hugo…  » Célébré pour son zèle monarchiste. « … Les foules de la Libération. » Après soixante-dix ans de monarchie hitlérienne. « Le Washington Post a fait un calcul, neuf personnes sur dix sur la planète sont nées sous Élisabeth II. Donc elle est partout, elle coule dans nos veines. » À la télé, ils sont shootés.

« Voilà Emmauel Macron », alerte Julian Bugier, sans préciser son mode de transport. Stéphane Bern commente : « Mme Macron est habillée d’une robe et d’un manteau Louis Vuitton, d’un chapeau de la maison Michel et d’une voilette Lesage, des boucles d’oreilles de la maison Mellerio dit Meller et des gants de la maison Fabre. Elle représente la France dans la haute couture. » Et Stéphane Bern, la France du journalisme.

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Sur BFMTV, Jean-Baptiste Boursier psalmodie : « C’est évidemment un moment historique. — Oui, admet Thierry Arnaud, c’est une journée d’émotion. » Historique. Alex Taylor rapporte : « Le speaker de la Chambre des communes a dit que c’était l’événement le plus important que le monde ait jamais connu. » Il y aura un avant et un après.

Depuis Westminster, « les images qui nous parviennent sont extrêmement impressionnantes ». Historiques. « Les premiers sont arrivés il y a déjà plus d’une heure à l’abbaye. — C’est pas tant que ça, nuance Thomas Pernette, de Point de vue. En 1953, pour le couronnement de la reine, on avait demandé d’arriver cinq à six heures en avance. Et y a une anecdote assez amusante, la princesse Marie Bonaparte, qui représentait la Grèce en tant que princesse et qui était aussi psychanalyste, s’était dit : “Puisque j’ai le temps, je vais psychanalyser mon voisin d’à côté.” Et l’histoire veut qu’elle ait psychanalysé le représentant de la France, qui était François Mitterrand. » Gilles Bouleau avait raison, Elizabeth a joué un rôle psychanalytique.

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« Y a eu cette image de Harry, William, Kate et Meghan, rappelle Jean-Marc Morandini sur CNews. On en parle avec Élodie Mielczareck.— En tant qu’analyste du body language, derrière tout le protocole, on saisit des intentions, décrypte l’experte. Selon que les personnes se tiennent plus ou moins proches ou éloignées, ça peut renvoyer à une dimension psychologique. » Voire psychanalytique. « C’est intéressant comment Kate et Meghan se tiennent éloignées. C’est une sorte de pattern, elles se côtoient assez peu. Peu de regards, des sourires de façade… Dans la typologie en vigueur, sur dix-neuf types de sourires, il n’y en a que trois qui sont des vrais sourires de joie. » C’est tout ce qu’il y a de plus scientifique.

Avec Stéphane Bern pour expert, le service public est le mieux armé pour nommer les invités : « La princesse Alexandra de Kent, la cousine préférée de la reine, le prince Mickael au bras de son fils, lord Frederik Windsor. Là, vous avez Zara Tindall avec Mike Tindall, champion de rugby, Sarah Ferguson, ex-duchesse d’York, derrière James Ivern et Lady Louise qui sont les enfants du prince Edward et de la princesse Sophie. Là, vous avez tous les Kent et puis la princesse Eugénie, la princesse Béatrice avec leurs époux et enfin leur mère Sarah Ferguson. Et son neveu Peter Philips, qui est le neveu de la princesse royale, le premier-né des petits-enfants d’Elizabeth. Là, vous avez le comte de Saint Andrew, lord Frederik Windsor et son épouse Sophie Finkelman, ça c’est le comte d’Ulster, la duchesse de Gloucester, la princesse Alexandra. » Sans parler du neveu de la belle-mère du comte de Bourg-la-Reine, la cousine préférée de la princesse Gertrude.

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Sur BFMTV, Jean-Baptiste Boursier serine : « Nous allons donc vivre ce moment historique, la sortie du cercueil d’Élisabeth II. » À ne pas confondre avec le moment historique de son entrée. Sur France 2, Julian Bugier célèbre « un cérémonial absolument magnifique et très émouvant ». Émotionnellement. Magnanime, Jean-Baptiste Boursier propose : « On vous laisse profiter de ces moments historiques. » Je profite à mort. « C’est un moment historique que nous vivons. » Dont nous profitons. « Le pas de ces marins qui, tel des vagues, accompagne le cercueil… » Ça explique mon mal de mer.

« On pourrait faire un point sur les uniformes. » Ça s’impose. « On voit les grenadiers, le corps des gentleman, avec ces casques et ces plumets qui sont des plumes de cygnes blancs. Les Yeomen, ce sont ceux qui ont cette fraise très impressionnante. » Les préférés de Gilles Bouleau. Jean-Baptiste Boursier : « Le silence que vous entendez a envahi l’ensemble de la capitale londonienne. » J’entends surtout un bavardage historique. « Imaginez cette ville géante, il n’y a plus un bruit. » Gilles Bouleau ordonne : « Ecoutez encore ce silence, parce que le silence peut s’écouter. » Si vous vous taisiez.

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« Le cercueil de la reine Élisabeth II vient de pénétrer dans l’abbaye de Westminster, avertit Sonia Mabrouk sur CNews. Dans les livres d’histoire, ce moment sera disséqué par les historiens. » Une dissection ? On saura enfin quelle tenue portait la reine. « Pour l’heure, il se déroule sous les yeux du monde entier. Y un moment de spiritualité et de sacré. » Ça va plaire à Vincent Bolloré.

Stéphane Bern relève : « Vous avez vu que les membres féminins de la famille royale ont fait la révérence devant le cercueil. » Il ne manquerait plus que les hommes fassent des révérences. Sur BFMTV, Patrick Sauce regrette : « Aucun gros plan sur les chefs d’État. » Impossible de faire une révérence à Macron.

Jean-Baptiste Boursier fait le point. « C’est la première partie de cette journée historique. Je vous le rappelle si vous nous rejoignez sur BFMTV. » Pas la peine, ça fait dix jours que je vis des parties de journées historiques sur BFMTV. « Moment d’histoire d’une émotion exceptionnelle, ce God Save the King. » Je dirais même plus : moment d’émotion d’une histoire exceptionnelle. Thierry Arnaud approuve : « C’est un symbole d’une puissance émotionnelle très forte, un moment d’émotion qu’on est en train de vivre, très intense. » Puissamment intense. « L’émotion est immense », complète Jean-Baptiste Boursier, rejoint par Thomas Pernette : « Nous venons de vivre un moment d’histoire, un moment unique dans nos vies. » Jusqu’à minuit.

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Sur France 2, Stéphane Bern continue à m’éblouir de son savoir encyclopédique : « A droite, tous les souverains, on voit l’empereur du Japon, le prince du Maroc, le roi et la reine des Belges, le grand duc du Luxembourg, le prince Albert de Monaco et la princesse Charlène, le roi de Bulgarie, les souverains de Norvège, l’ex-reine de Grèce et son fils, le roi du Tonga, le roi de Jordanie et la reine Rania. Ce sont des funérailles de la réconciliation parce qu’on a vu que le roi d’Espagne Felipe VI et la reine Laticia étaient aux côtés du roi émérite Juan Carlos et de la reine Sofia. » Sans oublier le vice-roi du Balouchistan aux côtés de la princesse de Nauru.

Sur BFMTV, une experte décrypte : « C’est un moment de catharsis nationale, un hommage unique, une source d’inspiration pour les chefs d’État. » Qu’est-ce qu’ils attendent pour mourir ? Jean-Baptiste Boursier hallucine : « Y a quelque chose d’irréel de se dire qu’Élisabeth II quitte Londres pour la dernière fois. » Thierry Arnaud : « Oui, donc c’est un moment d’histoire, il faut appeler les choses par leur nom. » Je crois que ça a déjà été fait.

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Sur TF1, on apprécie « cet esprit de sobriété, d’humilité qui imprègne cette cérémonie ». Aussi sobre et humble qu’un commentaire de BFMTV. Dont un expert vante : « C’est une monarchie qui donne un exemple au monde. » S’il était suivi, la planète deviendrait un immense défilé militaire. Jean-Baptiste Boursier rabâche : « Ces images que nous regardons en direct, elles seront dans les livres d’histoire. Ces images sont pour l’histoire. » Patrick Sauce intervient : « Notre envoyée spéciale nous dit que l’ensemble des employés de Buckingham s’est déjà mis au garde-à-vous, ça va être une image exceptionnelle. » Pour l’histoire.

« Élisabeth II, c’est soixante-dix ans de sens du devoir, salue un expert de CNews. Une partie du monde s’arrête pour rendre hommage à ce sens du devoir, de la dévotion à la nation et à Dieu. » Vincent Bolloré le premier. « On est au cœur d’une cérémonie éminemment politique, ajoute un autre expert. — On pourrait même dire éminemment géopolitique, assure Sonia Mabrouk. Parce qu’on voit bien le basculement, l’Occident, etc. » Le grand remplacement, etc. « Il y a quelque chose sur lequel on doit insister, on a entendu une Première ministre britannique, Liz Truss, lire l’Évangile. » Si Elisabeth Borne pouvait en faire autant, ça calmerait les séparatistes musulmans.

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Marc Menant se souvient des débuts d’Elizabeth : « A 13 ans, en 1940, elle est projetée dans le drame. Soudain, elle découvre l’horreur humaine, les bombes, les alarmes, l’austérité, il n’y a plus qu’une seule ampoule à Buckingham. — En 1947, pour se marier avec Phillip, ajoute Jean des Cars, elle a dû demander à des amis des coupons de tissu pour sa robe. » La pauvresse.

Sur BFMTV, Jean-Baptiste Boursier rappelle : « Les images que vous regardez sont extrêmement puissantes. » Thierry Arnaud complète : « C’est un moment qui restera dans l’histoire. » Dans l’histoire puissante. « Il y a une atmosphère singulière qui s’ajoute aux images historiques que nous voyons, poursuit Jean-Baptiste Boursier. Regardez cette image exceptionnelle. Cette image qui est extrêmement forte va rester dans les mémoires. » Dans l’histoire des mémoires exceptionnelles.

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Jean-Baptiste Boursier se ressaisit : « C’est une page d’histoire qui s’écrit sous nos yeux en direct. » Et une page d’émotion. Il appelle une envoyée spéciale : « Ashley Chevalier, vous chuchotez presque, c’est dire l’épaisseur du silence. » A peine troublé par le vacarme de la musique militaire — à moins que je souffre d’acouphènes. « Même si on n’a pas d’attache particulière avec la famille royale, témoigne la journaliste, ce que nous sommes en train de vivre me remue pas seulement moi, tous les journalistes, c’est comme si on était tous anésthésiés. » Je confirme, ça fait dix jours que le journalisme est anésthésié sur BFMTV.

Sur France 2, un expert rend hommage aux parents de la défunte.« Le général de Gaulle a dit : “Si j’étais heureux à Londres, c’est grâce au roi George VI et à la reine Elizabeth.” » Sans monarchie, pas de Libération. L’envoyée spéciale de BFMTV à Buckingham prévient : « Je suis obligée de chuchoter tellement c’est silencieux autour de moi, y a pas un bruit, tout le monde est concentré alors qu’il y a beaucoup de musique militaire. » Ouf, ce n’était pas des acouphènes.

Sur CNews, Sonia Mabrouk certifie : « Nous vivons un moment historique, on peut le dire. » On ne l’a pas déjà dit ? Pour le savoir, il suffit d’écouter Jean-Baptiste Boursier : « Nous regardons ces images extrêmement fortes, ces images historiques. » C’est bien ce qu’il me semblait. « Ce qui traduit l’importance du moment que nous vivons collectivement sur BFMTV, c’est le monde qui a afflué dès hier soir au château de Windsor. » Des milliers de personnes réunies à Windsor en l’honneur de BFMTV, c’est effectivement important.

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Et sinon ? « C’est une image émouvante. — C’est un moment extrêmement symbolique, extrêmement fort que nous vivons sur BFMTV. » Une envoyée spécial le reconnaît, « c’est vraiment très difficile de se tenir à distance de cette charge émotionnelle que l’on vit tous ensemble ». D’où l’abandon de toute velléité journalistique. Sur France 2, Julian Bugier propose : « On retourne en Dordogne. Comment les Britanniques ont suivi la cérémonie ? » Par la télévision, à mon avis.

« Je voudrais qu’on fasse un peu d’histoire, et pas seulemet d’écume, intime Gilles Bouleau sur TF1. Est-il possible qu’un jour on sache précisément quels étaient le caractère et les opinions de la reine ? » Et quelle tenue elle porte dans son cercueil ? Jean-Baptiste Boursier : « Ces images sont pour la postérité, pour l’histoire. » Merci, j’avais failli l’oublier. Pascale de la Tour du Pin s’apprête à prendre l’antenne : « C’est un moment très fort que nous allons continuer à partager. » Pour l’histoire. « On peut le dire aux gens, pas d’inquiétude, rassure Jean-Baptiste Boursier, il va y avoir un hélicoptère au-dessus du convoi tout le long du trajet. » Ouf, j’ai cru que j’allais m’ennuyer. Un envoyé spécial à Windsor promet : « Ça va être un moment déchirant qu’on va vivre, un moment extrêmement fort. » Fortement déchirant. Pascale de la Tour du Pin précise : « Jusqu’à 1 heure du matin, toutes nos équipes sont mobilisées. » Quoi ?! Je croyais que c’était jusqu’à minuit.

Sur CNews, on n’est jamais si bien servi que par soi-même. Et par Simon Gillham, dirigeant de Vivendi. « C’est Studio Canal qui a tourné le film de l’ours Paddington avec la reine. Donc c’est un film français. — La réputation de Studio Canal a traversé le monde. » Grâce à Vincent Bolloré.

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Sur TF1, « elle est très impressionnante, cette image ». Sur BFMTV, « cette émotion, ces images historiques nous touchent tous même si nous ne sommes pas britanniques. — C’est une image spectaculaire et touchante. Ce sera un moment très fort symboliquement ». Sur CNews, « c’est très digne, tout est très digne ». Sur LCI, « quelle belle image, c’est magnifique ! — Tout est magnifique », opine Franck Ferrand.

« Les images sont spectaculaires, elles sont cinématographiques, savoure Olivier Truchot sur BFMTV. La monarchie, c’est un spectacle. — Élisabeth II a été la première reine cathodique, se souvient Alain Duhamel, qui a débuté sa carrière sous Cromwell. Cette fois, on la découvre sur toutes les chaînes d’information continue, sur le Net, ça aide la monarchie, c’est une machine à fabriquer du consensus. » C’est bien ce qu’il me semblait, BFMTV est une fabrique à fabriquer du consensus monarchiste.

« Pour tout autre personne, avec des obsèques aussi majestueuses, on aurait parlé de mégalomanie ou de culte de la personnalité, analyse Nathan Devers sur CNews. Là, on est dans la sacralité. Y avait une extrême sobriété, y avait pas de spectacle de l’émotion, du pathos. Le peuple pleurait derière, mais c’était derrière. » L’aristocratie devant, le peuple derrière, l’ordre est respecté. « Y a beaucoup de retenue, agrée Vincent Hervouët. A propos de la ferveur d’un peuple enterrant son dirigeant, j’ai en tête les six millions d’habitants de Téhéran dans la rue le jour de la mort de Khomeiny. La différence, c’est que c’était complètement chaotique, les gens défilaient en se frappant la poitrine, ça s’est terminé dans le chaos, les gardiens de la révolution ont fini par tirer sur la foule et y a eu une dizaine de morts. » Incapables de retenue, ces fichus musulmans.

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Quand soudain un reporter de BFMTV prévient : « On va vivre un moment fort. » Non ?!? Laurence Ferrari : « C’est une image historique que nous vivons sur CNews. » Vincent Hervouët : « Les soldats marchent au pas comme des petits robots, c’est magnifique. — C’est absolument somptueux », s’enthousiasme Laurence Ferrari, robotisée par Bolloré.

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Sur BFMTV, Alain Marshall s’interroge : « La reine a été mise en bière avec des boucles d’oreille, son alliance mais nul ne sait, c’est un secret royal, quelle tenue elle a souhaité pour son dernier voyage. » La soirée s’avance, BFMTV est réduite à rediffuser les images puissamment historiques de l’émotion du siècle. « Parmi les images fortes du jour, les corgis de la reine étaient présents à Windsor. On va aussi revoir Emma, le dernier cheval de la reine. » Enfin, Maxime Switek conclut : « Y a beaucoup de fatigue mais y a beaucoup de fierté de la part de toutes les équipes de BFMTV qui ont été fières de vous informer pendant ces onze jours. C’est une prouesse. » En effet, remplir onze jours de vide, c’est un exploit inédit.

Funérailles d’Élisabeth II : un mémorable moment historique pour l’histoire de l’émotion