Tous tatoués ! L’identité à fleur de peau

Anxieux mais déterminés. Comme un Français sur cinq, Sophie et Damien ont décidé de se faire tatouer pour la première fois. Et ils sont formels : « rien », absolument rien, n’aurait pu les arrêter, tant leur projet semble pesé. Ils ont poussé la lourde porte d’un salon de tatouage du très cossu 16e arrondissement de Paris, Le Château d’encre, animés par un objectif : repartir avec un dessin incrusté à vie dans la peau. Comme la majorité des « primo-tatoués », ils se sont présentés au départ avec les mêmes questions. Dans l’ordre : le prix, la douleur, l’irréversibilité et l’éventuelle lassitude.

Toutefois, les futurs porteurs d’encre ont des parcours, des profils, des styles de vie, des physiques et des textures de peau qui diffèrent. Et leurs motivations, leurs démarches et leurs quêtes ne sont pas toutes semblables. Sophie, par exemple, est venue en famille « d’abord pour effectuer un repérage ». À 36 ans, cette mère de deux enfants, qui travaille de nuit et fait les trois-huit à l’usine Tricoflex de Vitry-le-François (Marne), a roulé pendant plus de deux heures avant de débarquer entre ces murs, avec une évidente motivation. Si elle a choisi cet établissement à plus de 200 kilomètres de chez elle, c’est grâce aux 65 avis – très positifs – sur ce salon qui ont fleuri sur Google.

« Un tatouage, ça se garde à vie, ce n’est pas comme un vêtement qui s’use et qu’on peut remplacer, il ne faut pas se tromper. »

Sophie, 39 ans

À son arrivée, la jeune femme au verbe facile rencontre directement le patron, Louis Lacourt, 39 ans, que tout le monde appelle ici « le taulier », et à qui elle peut exposer son projet. Après l’étape de validation du dessin sur la tablette, rendez-vous est pris pour son tout premier tatouage. Depuis qu’elle a accouché, il y a neuf ans, Sophie n’a qu’une obsession : se faire inscrire le prénom de son enfant sur l’avant-bras. Un classique, qu’on appelle une « manchette » dans le jargon. Puis un deuxième enfant est venu au monde et Sophie a confirmé ce désir et l’idée a mûri.

« J’ai beaucoup réfléchi. Un tatouage, ça se garde à vie, ce n’est pas comme un vêtement qui s’use et qu’on peut remplacer, il ne faut pas se tromper. En plus, ça a la réputation d’être vulgaire et mon conjoint n’était vraiment pas très chaud. » Mais le besoin de se faire tatouer a été plus fort que le regard des autres – celui de son conjoint compris –, comme pour être en phase avec elle-même. Et ses deux enfants de 7 ans et 9 ans étaient les premiers à la soutenir, jugeant de toute façon par avance les tatouages « trop beaux ».

Avec le temps, le projet de Sophie s’est affiné, et aux prénoms de sa progéniture se sont ajoutées des idées de motifs floraux et ornementaux. « C’est sûr que le déclic, ça a été la maternité, une grande étape dans ma vie. Aujourd’hui, les deux prénoms de mes enfants côte à côte, insérés dans un parchemin agrémenté d’une pivoine, c’est une déclaration d’amour que je leur adresse. »

Un oiseau, symbole de liberté

Celle qui confesse avoir été assez angoissée avant et pendant l’épreuve de l’aiguille – alors qu’elle ne s’estime pas douillette – ne compte désormais plus s’arrêter en si bon chemin. Elle a déjà pris un nouveau rendez-vous, dans l’idée de se faire tatouer un oiseau, une plume et un papillon. « Avec tout ce que nous avons vécu ces derniers temps, la crise du Covid et les confinements, l’abstention record à l’élection présidentielle, j’avais envie de porter une plume qui symbolise vraiment la légèreté et la douceur. L’oiseau symbolise, lui, l’envie et le besoin de liberté. »

Tous tatoués ! L’identité à fleur de peau

Toujours porteur de sens, le tatouage ? Pas forcément. Certains ont même parfois du mal à expliquer pourquoi ils franchissent le pas, si ce n’est pour la dimension esthétique, l’embellissement du corps. « Peut-être simplement parce que c’est joli, vous ne trouvez pas ? » sourit Damien, cuisinier à Paris, qui a attendu d’avoir 50 ans pour assouvir un fantasme qui lui trottait dans la tête depuis l’adolescence. « J’ai toujours été attiré par cet univers sans savoir pourquoi. Chaque fois que je voyais quelqu’un dans la rue ou dans le métro avec un tatouage, je me disais : pourquoi pas moi ? »

Seulement, dans le milieu de la restauration et de l’hôtellerie dans lequel il travaille, rien n’est plus difficile. Cela a longtemps été mal vu, voire interdit. D’autant qu’en cuisine, on a souvent les manches relevées et ce qui plaît à Damien, ce sont avant tout les tatouages sur les bras. « Maintenant, j’ai 50 ans, davantage d’expérience dans la vie et le milieu, et je suis prêt à passer le cap », expose-t-il.

Il s’est d’abord rendu seul au salon, il y a quelques mois, pour choisir son dessin, avant de revenir accompagné de sa femme, pour l’encrage des lignes et des ombrages. Comme dessin, il a choisi une carpe koï en couleurs recouvrant la moitié de son bras droit, support tridimensionnel et vivant. Cette carpe d’ornement, dessin très courant dans le milieu du tatouage, renvoie à des notions de courage et de persévérance. Damien en a découvert la signification sur le tard. Mais ces valeurs collent finalement bien à la peau de cet homme qui, moyennant 1 200 €, aura supporté plus de sept heures sous l’aiguille, malgré la douleur.

« Je n’oublierai pas cette sensation. C’est comme une griffure qui dure pendant plusieurs heures. Une douleur qui réveille sans cesse et qui permet de réaliser pleinement ce que l’on est en train de faire. »

Damien, 50 ans

Généralement, les zones réputées les plus sensibles se situent près des os et aux endroits où la peau est la plus fine. Le trio de tête : pieds, mains, chevilles. Suivi par la cage thoracique, l’intérieur des bras et des jambes. La douleur fait-elle partie du processus obligatoire ? « Oui », répond Damien qui reconnaît avoir « bien douillé ». Alors qu’il vient de terminer sa séance, derrière lui, dans le box du fond, une jeune femme, la petite trentaine, s’est offert un tatouage noir de condor qui prend progressivement forme à l’intérieur du bras droit. Allongée sur une table en cuir noir façon fauteuil de dentiste, elle a du mal à s’abandonner, se mord les lèvres et serre ses poings, comme pour mieux endurer.

Il faut imaginer la scène pour comprendre l’appréhension d’un primo-tatoué, voir le spécialiste qui opère aiguille en main, assis sur son tabouret, sans ciller pendant plusieurs heures d’affilée, et entendre le ronron continu de la machine. « De toute façon, une fois qu’on a commencé, il faut bien aller jusqu’au bout ! Mais je n’oublierai pas cette sensation. C’est comme une griffure qui dure pendant plusieurs heures. Une douleur qui réveille sans cesse et qui permet de réaliser pleinement ce que l’on est en train de faire », décrit Damien. Si son cercle familial et amical a été surpris par l’ampleur du dessin – fait rare pour une première expérience –, il l’a rapidement accepté. Ce n’est pas toujours le cas.

Des freins encore nombreux

S’autoriser enfin à être soi-même, prendre possession de son corps, et ce quoi qu’en disent les autres, ne serait-ce pas déjà une (bonne) raison de se faire tatouer ? C’est en tout cas l’argument souvent avancé chez ceux qui ont sauté le pas. Mais les freins demeurent nombreux. Ce jour-là, Woody, 30 ans, fait son apparition dans le salon. Le jeune homme, qui a cédé aux sirènes du tatouage dès l’âge de 16 ans, avec une dérogation parentale en poche, compte trois dessins à son actif : un mandala, une rose et un W, la première lettre de son prénom.

Si son premier tatouage pouvait être comparé à un grand saut dans le vide, qu’il met d’ailleurs sur le compte de la jeunesse, aujourd’hui chaque nouveau dessin est mûrement réfléchi. Cette fois, il est là pour se faire encrer un heureux événement : la date de naissance de sa fille en chiffres romains, accompagnée de la première lettre du prénom de sa compagne sur le poignet. Salarié dans le milieu bancaire, le jeune homme pointe l’éventuelle incompatibilité entre le monde du travail et le désir d’être tatoué. D’ailleurs, aujourd’hui, il a opté pour quelque chose de discret qu’il compte bien dissimuler sous sa montre au bureau si besoin.

« Je travaille dans un univers très codifié, notamment sur le plan vestimentaire où la cravate peut encore être de rigueur. Et même si le regard sur le tatouage a beaucoup évolué, je sens que ce n’est pas toujours l’endroit approprié pour les montrer. » Sans compter que les clichés ont encore la peau dure. « En gros, ce n’est pas parce que j’ai un tatouage que je porte forcément des marcels du matin au soir », résume efficacement le jeune homme, d’apparence somme toute très classique.

Côté tendances, les inspirations tribales et le poncif du tatouage dauphin n’ont peu, voire pas, survécu à l’époque. Des dessins trop impersonnels, pas assez travaillés, qui vieillissent mal et sont souvent dépourvus de sens. Dans le carnet de commandes du salon, les demandes fluctuent plutôt entre vanités, dessin floral, motifs japonais, dentelles, chiffres romains, dates, prénoms ou encore montres à gousset au mécanisme très détaillé, comme un clin d’œil au temps qui passe.

Des tatouages souvent forts en allure et en symbolique. Alexandra, 45 ans, assistante juridique bordelaise de passage dans le salon, en est à son septième (en dehors du microblading, maquillage permanent des sourcils et des yeux). Elle aussi concède que le monde du travail et cette pratique ne font pas toujours bon ménage. « Un jour, au bureau, ma responsable m’a avoué qu’elle ne m’aurait pas forcément embauchée si elle avait su que j’avais des tatouages. »

A priori, cette réaction n’est pas isolée. D’après un sondage réalisé en 2019 par Qapa (agence d’intérim 100 % en ligne), 83 % des Français pensent qu’un tatouage peut être un frein à la carrière professionnelle. Ainsi, parmi les travailleurs tatoués, plus de 77 % ont opté pour un spécimen qui n’est pas visible, et 27 % tentent de le cacher au travail.

Un porte-bonheur à vie

S’ils sont nombreux à évoquer les aléas d’un tatouage dans le milieu professionnel, les porteurs d’encre parlent aussi volontiers de la protection que ces derniers peuvent leur conférer. En choisissant des dessins à la symbolique clairement identifiée, ils ont souvent l’impression de s’offrir un porte-bonheur à vie. À chaque motif sa signification.

Dans cet univers, l’hirondelle serait synonyme d’espoir et de liberté, l’aigle de puissance et d’élévation spirituelle, l’ancre de marine également d’espoir. Le requin de sécurité. La lune de féminité et de fertilité. Le cerf de renouvellement perpétuel – en rapport aux bois du cerf qui repoussent sous une peau rase. Le serpent de changement et de renaissance – en rapport cette fois à la mue de l’animal qui entraîne la chute de sa peau et la création d’une nouvelle.

Alexandra est venue ici pour se faire tatouer en compagnie de l’une de ses amies atteinte d’un cancer. Leur projet ? Avoir le mot anglais « lucky » (« chanceuse ») encré chacune à l’intérieur du poignet. Elles ont choisi ensemble la même inscription, comme pour sceller leur amitié en ces temps difficiles. « Et aussi un peu déjouer le sort, non ? » pointe son amie en souriant. Aura mystique, superstition ? Ce genre de message sur la peau ne peut pas nuire au moral…

Plus loin, dans la salle d’attente, comme happée par son téléphone portable, Caroline, 25 ans, employée dans le secteur des assurances et habitante du quartier, attend son tour pour se faire marquer un petit œil protecteur noir dans le creux de la nuque, qu’elle pourra cacher avec ses cheveux selon sa volonté. La motivation principale de la jeune femme ? Un désir d’esthétisme et de sens, qui va de pair avec sa personnalité.

« Avec cet œil je me sentirai plus forte. Je le vois comme un signe de protection et de chance. J’ai l’impression qu’il ne pourra rien m’arriver. »

Caroline, 25 ans

Celle dont le bras s’orne déjà d’un petit dessin représentant les trois religions n’a aucun doute sur le choix de son futur tatouage. « Je sais que c’est difficilement compréhensible, mais avec cet œil je me sentirai plus forte. Je le vois comme un signe de protection et de chance. J’ai l’impression qu’il ne pourra rien m’arriver », explique-t-elle.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, pour certaines personnes tatouées, l’impact psychologique est bien réel, un peu comme un effet placebo. « Quand je me lève le matin, que je sais que j’ai ce nouveau dessin sur la peau, je me sens rassurée mais aussi davantage moi-même », assure Caroline, qui ne pourra cependant pas contempler son propre tatouage sur la nuque.

Tous tatoués ! L’identité à fleur de peau

Pour d’autres, cette pratique permet aussi de renouer avec leur corps. À la différence de la chirurgie esthétique, le tatouage joue la carte de la symbolique. C’est une démarche de reconstruction plus profonde. Les femmes – plus nombreuses que les hommes dans ce cas de figure – qui ont testé parlent même de renaissance. Et le choix du salon et du tatoueur pèse d’autant plus lourd qu’il relève davantage encore d’une question d’intimité et de rapport de confiance.

La même semaine, une influenceuse suivie par plus de 35 000 personnes sur son compte Instagram a passé le seuil du salon, un peu gênée. Sa requête sortait de l’ordinaire. Après une césarienne, la jeune femme – qui a souhaité conserver l’anonymat – voulait se réconcilier avec son corps en optant pour un grand tatouage horizontal en couleurs qui recouvrirait l’ensemble de sa cicatrice.

Elle ne révèle pas si elle a déjà pratiqué ou non la chirurgie esthétique, mais fait bien le distinguo entre les deux pratiques. « Je fais très attention à mon physique. Dans le cas présent, la chirurgie esthétique ne réussirait pas à venir à bout de mon complexe de la même façon. Ce serait bien plus superficiel », analyse-t-elle. Une pratique encore méconnue, qui change le regard sur le tatouage et à laquelle de plus en plus de primo-tatoués ont recours.

Des tatouages réparateurs

« C’est un genre de tatouage réparateur, à la limite du soin thérapeutique, expose Louis Lacourt, le patron du Château d’encre. Cette année, une autre cliente s’est adressée à moi après avoir combattu un cancer du sein. Le projet était de lui tatouer un dragon sur sa prothèse mammaire. C’est très fort comme démarche, avec un double objectif : se réapproprier son corps et le sublimer. J’ai également reçu une mère de famille qui, après quatre grossesses, a eu envie de modifier l’apparence de son corps, et plus particulièrement de son ventre, en ajoutant des pivoines, des dentelles et des fleurs à son nombril. Des dessins forts en féminité. »

Ce lien tatoueur-tatoué(e) singulier prend tout son sens ici. Il se situe bien au-delà d’une simple relation client-commerçant. « Quand même, ce n’est pas rien, on leur confie notre corps, notre peau, notre histoire, notre intimité et parfois même nos rêves les plus fous. C’est une grosse responsabilité. On a un peu l’impression d’être une toile vivante. C’est pour ça que l’empreinte et le style du tatoueur comptent. Comme pour l’acquisition d’un tableau on a envie de choisir le bon peintre, le bon artiste. Enfin celui qui nous comprend et qui nous plaît », résume Woody, qui a également déjà fait appel à Louis Lacourt pour rattraper ses anciens tatouages décevants. C’est la face plus sombre du monde du tatouage, conséquence de la précipitation des clients et des mauvaises pratiques de certains professionnels.

Cette semaine-là, Louis Lacourt a reçu au moins dix appels pour des recouvrements, également appelés dans le milieu tattoo cover ou cover up tattoo. Dans le jargon professionnel, cela signifie reprendre un ancien tatouage pour le modifier et l’améliorer – plutôt qu’un détatouage qui consiste à le supprimer définitivement. Les raisons d’une telle demande peuvent être multiples : lassitude, déception, changement de vie ou de situation amoureuse. Tout comme les façons de procéder : simple correction, transformation ou recouvrement complet.

Quand on évoque le sujet, Woody ne se fait pas prier, il enlève son sweat et montre aussitôt son épaule. La pilule n’est toujours pas passée. Le dessin est difficilement compréhensible : un motif de rose qui a mal vieilli avec le temps et un autre situé juste en dessous, plus ornemental, qui est très brouillon, comme flouté, et s’apparente à un mandala. « Il est complètement raté », tranche Woody.

Damien, Woody et Sophie, aucun d’eux ne regrette le dernier dessin réalisé. Et comme 61 % des tatoués, ils se disent tous prêts à renouveler l’expérience.

En fonçant un peu et en remplissant le dessin de la rose, Louis Lacourt pourra rattraper l’ancien motif floral. Pour le tatouage ornemental, Woody concède qu’il avait choisi un tatoueur un peu au hasard. Celui-ci n’avait posé aucune question et n’avait pas cherché à comprendre sa démarche. Désormais, toute la question consiste à lui donner un sens, qu’il n’avait pas forcément à l’époque.

Six mois plus tard, quand nous recontactons Damien, Woody et Sophie, aucun d’eux ne regrette le dernier dessin réalisé. Et comme 61 % des tatoués, ils se disent tous prêts à renouveler l’expérience. Mais ils se posent d’autres questions. Comme Damien qui a dû s’habituer à son nouveau corps. Son tatouage a cicatrisé et évolué, et les couleurs se sont patinées. Il ne pensait pas que son dessin se transformerait de la sorte avec le temps, mais s’en dit satisfait.

Lorsqu’il porte un tee-shirt à manches courtes, laissant apparaître quelques centimètres du motif, il sent les regards se poser sur lui. Et cela ne lui déplaît pas. Cet été sur la plage, il lui faudra dévoiler entièrement son tatouage au moment d’aller se baigner. Une nouvelle étape pour ce cinquantenaire à la fois très fier du résultat final, mais de nature très réservée. « J’ai l’impression que ce sera le dernier cap à passer », ajoute-t-il.

Woody, lui, a une question très concrète : comment va-t-il concilier son envie d’être toujours plus tatoué avec le désir de sa compagne, qui souhaite tempérer ses ardeurs ? Quant à Sophie, qui aime admirer son tatouage tous les matins et le bichonner avec de la crème, elle a attendu impatiemment les beaux jours. Ils lui permettent enfin de montrer son dessin. Souvent, elle se demande si les passants partagent son avis qu’il s’agit là d’« une œuvre ». Le tatouage parviendra-t-il à se hisser au rang de 10e art, place qu’il dispute au jeu vidéo et au multimédia ?

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Tous tatoués ! L’identité à fleur de peau