NBA : Les trompettes de 2022

En 2022, ils ont peu cassé l’ambiance, le moral et la bonne humeur. Parfois les trois en même temps. Voici ces acteurs de la NBA qui auraient vraiment mieux fait de rester couchés en cette année. On leur souhaite quand même de changer de mood et d’attitude pour 2023, histoire de ne pas se retrouver à nouveau dans les trompettes de l’an prochain !

Kyrie Irving

L’évidence. Presque trop facile. Kyrie Irving est quasiment la trompette d’or de 2022, une année qu’il a achevée en trombe. L’année avait plutôt bien démarré pour le meneur des Nets, autorisé à jouer à New York après la levée de l’interdiction aux non-vaccinés par le maire Eric Adams. Sauf qu’en plus de son talent insolent, Kyrie a aussi ramené avec lui dans le vestiaire sa spiritualité complexe et ses rituels dont certains (le brûlage de sauge notamment) ont assez clairement fait fuir James Harden, qui a “regardé Kyrie comme s’il avait trois têtes” lorsqu’il l’a vu agir ainsi dans le locker room.

S’il n’y avait eu que ça, “Uncle Drew” n’aurait évidemment pas pu intégrer cette prestigieuse liste. C’est à partir de septembre qu’il a rendu sa présence indiscutable. Son partage d’une vidéo de l’infâme Alex Jones, complotiste dangereux et condamné à 1 milliard de dollars d’amende pour ses méfaits, était déjà le signe que quelque chose se tramait. Puis est survenue la fameuse affaire du documentaire Black and Hebrews, aux fondements très clairement antisémites (Hitler y est cité à la cool en tant qu’expert comme un autre et l’Holocauste quasiment niée), dont il a partagé le lien sans autre explication sur ses réseaux.

Kyrie aurait pu s’excuser rapidement après s’être vu expliquer ce qui n’allait pas dans la démarche. Au lieu de ça, il s’est enfoncé et il a fallu qu’il soit suspendu pour donner l’impression de comprendre en quoi tout ça posait problème. En quelques années, Kyrie est passé de gars un peu marginal dont les bizarreries étaient éclipsées par un talent étourdissant, à un indésirable illuminé (ses posts Twitter et Insta sont sacrément perchés) dont on ne sait pas encore s’il trouvera un contrat l’été prochain, tant il est imprévisible et destiné au drama.

Et malgré ça, on ne peut pas s’empêcher d’être hypnotisés par ce qu’il est capable de faire sur le terrain lorsqu’il enchaîne les matchs, comme en ce moment…

Kevin Durant

Ce n’est pas parce que Kyrie mérite la trompette d’or qu’il est le seul responsable de ce qui s’est passé chez les Nets cette année et depuis la formation de la “super team”. KD est le coeur du projet et, a priori, celui dont l’avis et la parole ont le plus de poids. Le voir demander son trade pendant l’intersaison, après avoir prolongé quelques mois plus tôt, puis réclamer la tête de Steve Nash et de Sean Marks pour rester, comme si lui n’avait rien à voir avec la choucroute, c’est quand même une masterclass de culot.

On imagine qu’il n’est pas non plus étranger au départ de Nash et il n’a pas l’air d’avoir fait grand chose pour recadrer Kyrie quand ce dernier est parti en vrille. C’est quand même bien KD qui a validé la venue de Nash en premier lieu et insisté pour que les Nets insistent avec Kyrie, non ? Les choses se sont tassées, la carrière de coach de Steve Nash aussi. Kevin Durant a rappelé sur les derniers mois de 2022 qu’il était toujours un cheat code, mais la street n’oublie pas. 

James Harden

Vous pensiez que le Bearded One allait être épargné après qu’on a “récompensé” ses deux ex-camarades ? Ce bon vieux James avait emmerdé tout le monde à Houston pour partir à Brooklyn en 2021. Sauf qu’il n’avait pas bien étudié le sujet et qu’il s’est retrouvé dans un merdier sans nom. Plutôt que de tenter de désinfecter ledit merdier et de composer avec les encens de Kyrie et le leadership passif de KD, il s’est dit qu’après tout il pouvait encore demander un trade… Résultat : un départ pour Philadelphie en février 2022, avec l’étiquette sans doute indélébile de star qui prend la poudre d’escampette dès que la situation est compliquée.

En 2022, on a aussi vu, indépendamment des suppositions sur son poids, que James Harden n’était plus le James Harden de Houston, capable de jouer comme un MVP. Rien de grave, mais on attend toujours de le voir être un parfait lieutenant ou numéro un bis sur une belle campagne de playoffs avec Philadelphie. 

Karl-Anthony Towns

Commençons par dire qu’on a une empathie totale pour ce qu’a vécu KAT ces dernières années sur le plan personnel, avec des décès multiples dans sa famille à cause du Covid et de sales périodes pour lui-même avec le virus. A côté de ça, il faut aussi être honnête sur le plan sportif et de la communication.

Le pivot des Wolves a clamé cette année qu’il était le meilleur big man shooteur de l’histoire, mais n’a strictement rien montré en post-saison pour soutenir cette affirmation. Pire, KAT a été catastrophique dans des proportions assez inattendues dans la série perdue face à Memphis. Son leadership n’est clairement pas optimal, comme on peut le voir dans sa relation un peu compliquée avec Anthony Edwards, et on a quand même franchement l’impression que 2022 a révélé le fait que Towns ne pouvait pas être le franchise player d’une équipe ambitieuse en NBA. 

D’Angelo Russell

D-Lo a attendu novembre pour réaliser l’action la plus déprimante de l’année, mais ça valait le coup d’attendre. On sait que le meneur des Wolves, dont la cote n’a pas cessé de chuter en 2022, a déjà souvent du mal à être crédible défensivement lorsqu’il est sur le parquet. Alors lorsqu’il oublie d’entrer en jeu sur une séquence et laisse ses partenaires à 4 contre 5… 

D’ailleurs, c’est presque comme si ses équipes jouaient avec un élément de moins de ce côté du parquet quand il est là. Mais ça ne veut pas dire qu’il ne doit pas au moins faire acte de présence ! C’est pourtant ce qui s’est passé cette nuit. Inattentif, ou allez savoir pourquoi, le meneur des Minnesota Timberwolves n’est pas entré en jeu sur une séquence défensive. Ses coéquipiers se sont donc retrouvés à 4 contre 5. Littéralement. Et ça a évidemment mal fini.

Chris Russo

Le Skip Bayless de Wish a essayé de faire parler de lui en donnant le change à Stephen A. Smith sur le plateau de First Take. Avec l’opportunité qui lui a été donnée d’être dans la lumière, celui qui se surnomme lui-même “Mad Dog” n’a rien trouvé de mieux à faire que de montrer qu’il était un bon gros réac en demandant à Draymond Green de “shut up and play” parce que “l’Amérique en a assez de lui”. On se souvient que l’abjecte Laura Ingraham avait utilisé des termes similaires à l’encontre de LeBron et KD après leurs critiques sur Trump. Heureusement, JJ Redick, présent en plateau ce jour-là, avait allumé son collègue, outré par ce qu’il avait entendu. 

“On ne peut pas leur dire de la fermer et de jouer au basket. Je ne peux pas te laisser dire ça. Ce sont les gens de Fox News  qui parlent des athlètes comme tu viens de le faire”. 

Russo participe toujours à l’émission, mais il n’a pas acquis la notoriété qu’il semblait vouloir à n’importe quel prix, quitte à balancer des trucs nauséabonds. Au moins on le verra en 2023, au mieux on se portera. 

Les MVP et grands gagnants de 2022

Ime Udoka

C’est fou de se dire qu’Ime Udoka est passé en un éclair de la liste des grands gagnants de 2022 en NBA à celle des trompettes. Tout allait bien pour le coach des Celtics, finaliste NBA et coach rookie épatant, jusqu’à cette affaire de relation interdite avec une employée de la franchise. L’histoire est encore un peu floue, mais il semble lui être aussi reproché de s’être comporté de manière incorrecte avant et pendant ladite relation, notamment sur le plan verbal. Ce serait fou d’avoir sabordé une carrière aussi prometteuse à cause d’un comportement à la Jean-Claude Convenant/Barney Stinson. Mais on dirait bien que c’est le cas… 

Josh Primo

Pour que les Spurs coupent le contrat d’un joueur qu’ils ont drafté au 1er tour et qu’ils faisaient jouer, il fallait qu’il y ait une belle dinguerie derrière. Plusieurs femmes, dont la psy de la franchise, ont accusé Josh Primo d’exhibitionnisme et les Spurs de laxisme. Le Canadien aurait montré son sexe à 9 reprises à la clinicienne au cours de leurs séances et reproduit ce comportement avec d’autres employées de la franchise.

Peut-être que Primo a pris trop à la lettre la tactique du Naked Man dans How I Met Your Mother dans l’espoir de conclure deux fois sur trois. Ou alors il a un vrai problème psychologique et c’est bien mieux pour tout le monde qu’il soit en dehors des terrains NBA pour se soigner…

Emiliano Martinez

Chef, je peux lui mettre un blâme à Martinez ? Je l’aime pas Martinez. 

Patrick Beverley 

Quand on a une bouche aussi gigantesque que celle de Patrick Beverley, c’est quand même bien de pouvoir assumer derrière. Pendant l’été, PatBev a cagué allègrement sur Chris Paul en le comparant à un “plot” que personne ne respecte, tout en expliquant qu’une équipe comme les Lakers devraient le signer parce qu’il était un vrai leader et un type qui faisait gagner ses équipes.

PatBev est venu. Et on a vu. Enfin plutôt, on n’a pas vu, puisque Beverley est totalement insignifiant sportivement depuis son arrivée malgré 26 minutes par match, avec quelques phases gênantes où on l’a vu tenter d’expliquer le basket à LeBron, Anthony Davis ou son nouveau BFF Russell Westbrook au bord du terrain. Prévision pour 2023 en NBA : un retour dans une franchise où il va pouvoir impressionner des petits jeunes en faisant croire qu’il a tout vu et tout vécu.

Tommy Sheppard

Donner une no-trade clause à un joueur en 2022 en NBA, c’est sacrément con. Mais à la limite, si c’était Stephen Curry, Giannis Antetokounmpo ou Nikola Jokic, on pourrait comprendre. Tommy Sheppard (qui a quand même bien un nom à faire partie d’un gang rival aux Peaky Blinders à Birmingham de 1920) a choisi de la donner à Bradley Beal.

On a rien contre lui. Mais on parle d’un joueur qui ne fait probablement pas partie du top 15 à l’heure actuelle, qui a concédé qu’il était resté à Washington faute de mieux et dont le salaire peut atteindre 57 millions en 2027, quand il aura 34 ans. Bon courage pour construire autour de lui ou trouver un partenaire de trade qui lui convienne et veuille bien récupérer ce contrat colossal.

Timothée “Yum Yum”

On ne l’a découvert qu’au réveillon de Noël et donc en toute fin d’année, mais “Timothée Yum-Yum” mérite sa présence dans la liste. On suppose que le garçon est fan de Lou Williams, en tout cas du pan polygame de sa carrière en NBA, et qu’il a voulu expérimenter la multiplicité affective à la sauce Lou-Will.

Sauf que du côté du triple 6e homme de l’année, on avait fait les choses bien. Les demoiselles concernées étaient au courant et OK avec les termes du contrat. Pas comme les compagnes de Timothée, qui ont découvert quasi en même temps que leur fiancé était plutôt un two-way player, mais continuait de coucher avec une ex ET de slider dans les DMs d’autres filles sur Twitter. A trop vouloir s’approcher du soleil, Tim s’est brûlé les ailes. Au lieu de rester sagement un excellent 6e homme, comme Lou Williams, il a cherché le MVP et s’est finalement offert l’un des plus gros bad buzz de l’histoire du Twitter français.

Miles Bridges

Cette année, Miles Bridges n’est pas passé loin du titre de MIP, ou de la case prison. L’ailier des Hornets, qui s’apprêtait à récupérer le pactole à la Free Agency, a été arrêté le jour de l’ouverture du marché pour avoir agressé sa compagne. Il était encore derrière les barreaux quand les autres joueurs NBA commençaient à négocier leurs salaires à huit chiffres. Condamné à trois ans de probation pour violence conjugale, Bridges est désormais sur la liste noire de la NBA. Du moins, il devrait l’être. Autant le dire tout de suite : signer le joueur sera un motif de qualification directe pour les trompettes de 2023.

Robert Sarver

La NBA est enfin sur le point de se débarrasser de Robert Sarver. Trompette permanente depuis son rachat des Suns en 2004, le propriétaire de la franchise a dépassé les bornes en 2022. Mettre des chèvres dans le bureau de son GM était déjà révélateur de son management plutôt dégueulasse, mais Sarver avait apparemment à cœur de passer à la vitesse supérieure.

Racisme, misogynie, management toxique, une organisation gangrenée par des cadres problématiques, de sombres histoires de dépression… Les motifs sont nombreux. Suspendu par la ligue, on regrette seulement qu’il n’ait pas eu le droit au traitement Donald Sterling. Toutefois, le monde est bien fait : non sans se lamenter sur sa situation “douloureuse” (ouin ouin), le multimillionnaire s’est finalement résigné à vendre sa franchise.

On peut plaindre le pauvre Bob, qui n’a plus que les quatre milliards de dollars de la vente pour sécher ses larmes.



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