Legs et Littérature, n° 19

Legs et Littérature, n° 19-20 : “Littérature, Religion et Spiritualité” volume 1

Le concept « religion » s’origine dans le terme latin religare qui signifie « relier ». Les religions proposent une interprétation du monde qui tend à le rendre compréhensible. Mais elles structurent également la société en facilitant la cohabitation entre les hommes par l’intermédiaire d’une même croyance. Dans L’éthique des liens, sous-titré Une approche holistique du développement et de la vie, Jean-Blaise Kenmogne suggère « une perspective originale qui place l’écologie au centre de l’altermondialisme. Ses lames de fond sont l’éthique et la spiritualité »1. Comme l’asserte le préfacier Kä Mana, « cette vision enracine et intègre la spiritualité judéo-chrétienne dans le sol des valeurs fondamentales africaines et interprète le limon de la révélation biblique comme un apport capital à l’humanité dans la quête d’n autre monde possible »2 . En cela, la religion vise à donner un sens, c’est-à-dire une direction alternative et une signification neuve à l’existence.
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Depuis des millénaires, le rapport des hommes avec Dieu, en particulier, et le spirituel, en général, procède d’une luxuriante variété de formes. C’est que la religion, forme de culte qui comprend un ensemble d’attitudes, de croyances et de pratiques empreintes de vénération, qui sont soit personnelles, soit préconisées par une organisation, moule profondément les attitudes humaines face à certains défis de l’époque actuelle. Globalement, les contributions réunies dans ce second volume du double numéro 19-20 de la revue Legs et Littérature, tribunes éloquemment expressives de divers prismes sous lesquels le religieux en particulier et le spirituel en général sont pris en charge par la littérature à notre époque, s’avèrent autant de photographies du religieux et du spirituel dans le champ littéraire actuellement.
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Ce numéro de Legs et Littérature entend étudier le fait religieux et la spiritualité à la lumière des sciences humaines et sociales pour en faire ressortir à la fois le lien qui les unit et leurs lignes de démarcation. Il se propose aussi de voir comment la littérature appréhende la spiritualité et le fait religieux pour les mettre en récit ou en faire un objet littéraire à travers ses formes d’expression (poésie, théâtre, nouvelle, roman, essai). Il ne se veut en rien exhaustif dans le traitement que font les contributeurs du thème de la religion et de la spiritualité. Toutefois, il apporte un éclairage alternatif à travers les voix diverses qui s’élèvent et les regards parfois convergents qui se démultiplient à ce sujet pour célébrer l’homme nouveau et appeler l’ancien à se renouveler en permanence afin de faire de la planète terre, l’espace convivial de vie, et le lieu de déploiement du vivre-ensemble harmonieux. À cet effet, il serait donc important d’analyser leurs traces et leur apport dans le champ littéraire. Comment expliquer la dimension religieuse dans la construction du texte littéraire ? Comment la littérature perçoit-elle l’idée de la divinité et s’approprie les mythes dans la mise en forme des constructions narratives ?

Sommaire

Pierre Suzane Eyemga Onana – La religion, un plaidoyer pour une spiritualité de l’altérité et du vivre-ensemble — Éditorial (p. 5-15)

L’intégralité du texte de l’éditorial est disponible sur Le site de LEGS EDITION

1. Littérature, Religion et Spiritualité

**  Pierre-Suzanne Eyenga Onana – Fictionnalisation de l’imposture religieuse et réinvention de « l’homme  éthique » dans les romans tchadien et camerounais (p. 17-38)

Lorsqu’on scrute à nouveaux frais les rapports interreligieux dans Al Istifakh ou l’idylle de mes amis de Marie-Christine Koundja (Tchad) et Le Bonheur immédiat de David Fongang (Cameroun), l’on observe que ces deux fictions tombent sous le coup de l’imposture. Tapis dans l’ombre, démons de l’intolérance et gourous de sectes travaillent en synergie en vue de compromettre la promotion d’un nouveau citoyen charriant les vertus telles que l’amour du prochain, la fraternité interreligieuse, la tolérance et le bonheur de partager. Comment se stylise le fait religieux dans les trames sus-évoquées ? Fondée sur une organisation bipartite adossée à la sociocritique et au comparatisme, l’étude postule l’avènement du vivre-ensemble harmonieux comme condition pour la résurrection de l’homme éthique en contexte tchado-camerounais.                  
 

**  Amandine Gouttefarde-Rousseau – Le mazzeru dans la littérature contemporaine : un chamane traditionnel corse contre la modernité (p. 39-66)

Le mazzeru est un personnage issu des tréfonds de la tradition corse, ancrée de façon plus large dans un chamanisme issu de la culture païenne préchrétienne. Son existence, réelle ou légendaire, habite de façon concrète de nombreuses œuvres d’écrivains contemporains de langue française. La parution de La chasse de nuit de Marie Ferranti chez Gallimard en 2004 a participé à la propagation nationale de cette figure traditionnelle, jusqu’à présent connue majoritairement des Corses seulement. De façon plus locale, mais avec un succès conséquent, sur le même thème, Jean-Claude Rogliano publie Mal’Concilio (2018). Véritable lieu commun de cette littérature corse mais néanmoins française, le mazzeru s’est ensuite davantage popularisé en devenant récemment le sujet d’un roman graphique de Jules Stromboni, mazzeru, publié chez Casterman (2017). En confrontant ces œuvres récentes, on examinera de quelles façons la figure mystérieuse du mazzeru s’inscrit dans une culture contemporaine, en dépit de son existence séculaire, et quels sont les questionnements qu’elle véhicule dans cette littérature qui la met à l’honneur, en particulier sur l’importance de cette spiritualité archaïque dans un monde pragmatique et laïc.                 
 

**  Christophe Sékène Diouf – Le messianisme révolutionnaire dans Weep Not, Child, The River Between, A Grain of Wheat de Ngugi wa Thiong’o  (p. 67-87)   

Des messianismes révolutionnaires tels que le Kimbanguisme, le Matsouanisme, le Harrisme, le Kasolanisme et le Kimpanisme ont laissé des traces dans les territoires africains. Ils ont eu une portée religieuse avant de s’orienter vers les luttes de libération. Cette étude analyse l’incorporation de la figure messianique dans les romans Weep Not, Child (1964), The River Between (1965), A Grain of Wheat (1967) de Ngugi wa Thiong’o à travers des leaders politiques révolutionnaires. Un intérêt particulier se trouve dans les rapports entre le religieux et le politique. En d’autres termes, il s’agit de montrer le rôle fondamental du messianisme révolutionnaire dans l’engagement pour la libération des masses. Comme outils critiques nous sommes guidés par le marxisme, la théologie et le postcolonialisme. Les résultats ont montré que le messianisme révolutionnaire est un alliage entre le Christianisme, la culture Gikuyu et le marxisme. Ainsi, il impulse et donne un cachet particulier au combat du leader politique dans la quête de libération.    
 

**  Fabiola Obamé – Esquisse d’un environnementalisme sacralisé dans la trilogie postcoloniale de Kate Grenville et Petroleum de Bessora (p. 89-112)

Dans les espaces narratifs de Nouvelle-Galles du Sud, la nature occupe une place qui pourrait expliquer qu’à un moment donné de l’histoire de ces sociétés, homme et nature aient semblé être une seule entité. Tel que le décrit Kate Grenville dans sa trilogie composée de The Secret River, The Lieutenant, Sarah Thornhill, les esprits des défunts, les génies, les divinités résident dans les forêts et les mers qui se convertissent en foyer de prières. L’environnement naturel devient un vaste autel pour toutes sortes de dieux.  Dans sa trilogie, Grenville détaille les périodes de mutations de la colonie anglaise en les mettant en perspective avec celles qui ont marqué sa famille si bien que dans chaque tome, on retrouve un témoin-acteur différent qui souligne ce qu’a été la relation avec l’altérité et l’incidence d’une perspective colonialiste sur ses relations. Dès lors, il est important de souligner que si la religion peut conférer un caractère sacré à l’environnement, elle peut cependant être aussi un danger, car elle ne laisserait pas de place à l’athée et au non religieux. Si le rapport des natifs australiens est en effet influencé par le temps du Grand Esprit, de quelle façon ce point de vue a-t-il aidé les Aborigènes à développer une éthique écologique sacralisée ?     
 

**  Mohamed Amine Jaballah – L’âme du monde de Frédéric Lenoir. La religion sauvera-t-elle le monde ? (p. 113-125) 

Dans son roman L’Âme du monde, Frédéric Lenoir propose un scénario pré-apocalyptique dans lequel les représentants de plusieurs religions sont appelés à léguer la substantifique moelle de leurs doctrines respectives aux survivants à un cataclysme universel annoncé. Reniant ce qui les distingue et recueillant ce qui les unit, ces sept « savants » semblent, peu avant la fin du monde, remonter à la source même du phénomène religieux pour y puiser les valeurs fondatrices de l’humanité au-delà de plusieurs millénaires de codifications et de ritualisations menant aux divers fondamentalismes. Le roman de Frédéric Lenoir met donc en scène le déclin de l’Occident et un recentrement vers la spiritualité orientale, tout en préconisant une sorte de syncrétisme spirituel dans le cadre duquel la religion se défait de ses apparats dogmatiques et rituels et se transforme en une philosophie du bonheur. Cette métamorphose de la religion est mise en avant par la distribution des rôles dans le roman ainsi que par le syncrétisme générique de ce dernier.
 

**  Ikram Chemlali – « George Sand et le nouveau Christianisme » (p. 127-143)

Antérieurement à la séparation définitive de l’État et l’Église en 1905, en France, le rapport entre les organismes clérical et étatique était immensément fort. Mais avant d’arriver au divorce, nombreux sont les écrivains qui ont appelé à la nécessité de séparer l’État de l’Église. George Sand, quant à elle, n’était pas complètement pour cette idée. En fait, la romancière croyait certes à la nécessité d’établir un État moderne, mais ne voulait pas non plus y anéantir le rôle de l’Église. Relativement anticléricale, George Sand n’est toutefois pas antagonique à toute idée religieuse. Elle croit bien à une religion, sauf que celle-ci n’arrive pas à se réconcilier avec le dogme trop rigide de l’Église. Sand, à travers ses écrits romanesques, nous fait découvrir une nouvelle religion sociale laquelle tire ses fondements du christianisme que la romancière tient soin de réformer. Au fait, l’écrivaine n’appelle pas à l’anéantissement de la foi dans le Christ, bien au contraire. Le Christ est pour la romancière un guide qui doit amener le peuple au salut. De la même manière qu’elle croit en son peuple, Sand croit au Christ pour fonder un État moderne. Sauf qu’il s’agit d’un Christ qui enseigne un christianisme renouvelé.

 
**  Thi Hoa Marie Lê – « La religion catholique vietnamienne comme alternative à la politique coloniale française. Entre faveur et tolérance des autorités en Indochine (1860-1910) »  (p. 145-163)

En Indochine et particulièrement au Vietnam, l’enseignement catholique s’est développé avec l’appui du gouvernement du Second Empire français, ce qui fait paraître cet enseignement comme un auxiliaire de la domination française. Cette attitude se poursuit au début de la IIIe République, puis un revirement se produit à propos de la laïcité à l’école. Comment cette laïcité s’est-elle appliquée en Indochine à l’époque coloniale française ? Les documents officiels des archives publiques et privées catholiques permettent de comprendre pourquoi la loi de Jules Ferry n’a concerné que la Cochinchine, à cause de son statut de colonie, tandis qu’elle n’a pas été mise en œuvre dans les territoires de Protectorat comme le Tonkin et l’Annam. D’autre part, la loi supprimant les Congrégations en métropole est déclarée applicable en Indochine dès le 29 décembre 1904. Pourtant, les Associations catholiques bénéficiaient du Traité de 1874 avec l’Empereur d’Annam. Il y a donc eu un conflit avec la loi contre les Congrégations. Cette étude contribue aux recherches sur l’attitude des gouverneurs coloniaux à propos de la laïcité, et donc sur la situation faite à l’Église catholique. Cela alerta le monde catholique, notamment l’Église de Rome, à propos du respect de la liberté religieuse dans les colonies françaises.   
 

**   Mohammed Benaziz – « Quand la religion communique par l’art. Rhétorique et symbolique de l’iconographie religieuse » (p. 165-185)

Il est question dans cet article de l’utilisation de l’art en général, de l’icône (du grec eikôn signifiant image, portrait) en particulier dans le domaine de la religion. Nous tâcherons de mettre en évidence la nature et les objectifs de l’investissement de la création artistique dans le champ de la spiritualité. Il est en effet attesté qu’à travers l’histoire humaine plusieurs œuvres d’art ont été et sont encore destinées aux pratiques liées à la dévotion, à la mise en valeur de la foi ou à servir les différents messages religieux. L’art, dans cette perspective, a été inséparable des modalités de l’expression de la vérité spirituelle. L’art a été exploité pour sa forte charge symbolique et morale qui génère un effet mystique auprès du public cible.  Nous visons ici les formes de la manifestation de la foi et de ses rituels dans les arts iconiques tels que la peinture, l’architecture et le cinéma.   

**  Toussaint Hervé Ondoua – « Jacques Derrida et la question du retour du religieux » (p. 187-205)

Quel effet la déconstruction a-t-elle sur la religion notamment sur les questions bibliques ? C’est à cette question que s’attèle à répondre notre communication. Dans le judaïsme, la Bible n’est pas un texte sacré, en cela qu’elle n’existe que par et à travers les commentaires de ceux qui l’ont lue. Une telle approche trouve un écho favorable chez Derrida. Ce dernier a « tendance à se méfier des procédures de sacralisation ». Il essaie en effet d’aborder les textes sans présupposés religieux. Cependant cette lecture se fait dans le respect. Cette respectabilité à laquelle se plie Derrida suppose une inclination devant une sacralité. Le texte de l’autre doit être lu, interrogé et respecté. Il y a dans le respect de la lettre, l’origine d’une sacralisation. Aucun critique, aucun traducteur, n’a, en principe, le droit de toucher au texte littéraire une fois publié. On ne touche pas à un poème ! ni à un texte de loi, et la loi est sacrée. Derrida veut « que la religion soit pensable ». Il s’agit de « parler de religion sans nous engager d’une certaine façon sur une thèse quelconque relative à l’existence de Dieu ». Une telle analyse pose le problème de la désacralisation du religieux.     

 
**  Salma Rouyett – Érotisme et mystique chez Abdelkébir Khatibi  (p. 207-226)

Chez Abdelkébir Khatibi, le sacré et le sensuel sont unis par le langage. Tout acquiert une connotation mystique ; l’écriture s’inspire de la tradition soufie, le langage amoureux devient à la fois l’expression de la sensibilité érotique et la manifestation d’une quête intérieure cherchant la continuité divine – dans le sens où, est divin ce qui permet la communion, l’allée au-delà des limites de l’être –. L’érotisme sacré revêt ainsi le sens de  la fusion ultime : s’unir veut dire accepter que l’être se livre complètement à un amour total et totalisant qui le contient tout entier, formant un tout consubstantiel car l’être humain fait l’expérience de la présence divine de la manière la plus intime ; dans et à travers son corps. L’érotisme assure ainsi une certaine union qui est aussi recherchée à travers toute spiritualité. Dès lors, l’expérience érotique devient véritablement un avènement sacré, une modification de l’être, une initiation spirituelle. Dans cet article, nous proposons de revenir sur les thèmes de la spiritualité et de l’érotisme dans quelques écrits de Khatibi où l’on est invité à un voyage vers et à travers l’amour qui devient chemin et destination à la fois, une voie vers la Voie.               

 
**  Hayatou Daouda – Le pouvoir magico-religieux dans de Gaston Paul Effa et Contours du jour qui vient de Leonora Miano (p. 227-241)

Notre travail consiste à examiner les manifestations du pouvoir « sorcellaire » et religieux dans de Gaston Paul-Effa et Contours du jour qui vient de Leonora Miano. Les textes de ceux deux écrivains posent le problème de la puissance et de la pratique des rites « sorcellaires » et religieux dans les sociétés africaines. Il apparait une symbiose entre ces rites, lesquels rites sont dotés des pouvoirs exceptionnels. En effet, grâce à ce phénomène magique certains personnages, notamment les héroïnes, parviennent à se libérer du mal qui le rongent pendant des années. La présente étude basée sur les principes de la sémiotique du personnage vise à observer le déploiement des personnages dans la pratique de ces rituels. Cet article examinera la typologie des officiants, les pratiques magico-religieuses ou leur ritualité et leur influence sur la vie des personnages.

**  Zeinab Rezvantalab et Ehsan Dabbagh – Étude comparée de l’anthropomorphisme dans les œuvres mystiques de Shams, Molana, et Ibn Arabi (p. 243-267)

Shams-e Tabrizi, Molana Jalal-eddin Mohammad Balkhi, ainsi que Mo-hammad Ben Ali Ibn Arabi sont tous les trois considérés parmi les grandes figures du mysticisme musulman des XIIe et XIIIe siècles. Penseur, philosophe, poète, ou soufi, quel que soit le statut qu’on leur attribue, ils ont joué un rôle primordial dans le développement de la spiritualité islamique à travers la rédaction des œuvres, en prose ou en poésie, qui font aujourd’hui partie des principales ressources de la gnose musulmane, tout en interpellant un large public non initié en connaissances spécialisées. La question de l’anthropomorphisme, faisant partie des sujets polémiques de la littérature mystique, a été abordée par Shams dans le recueil Maqalat, par son disciple Molana dans Mathnavi, et par Ibn Arabi dans Fosous al-Hekam. L’article présent propose une étude analytique du traitement de ce concept dans les trois textes cités, afin de comparer la vision de ces trois maîtres sur ce thème, ainsi que leur manière de l’exprimer. L’objectif de cette analyse est donc de montrer le pourquoi et le comment des ressemblances et des différences entre les modalités de la formation du discours rhétorique et littéraire de chacun sur la question.  

 
**  Marcel Taibé – Restauration de la spiritualité soufie et reconstruction de l’identité musulmane moderne dans Soufi, mon amour d’Elif Shafak (p. 269-287)

Le présent article se propose de démontrer comment l’écriture romanesque restaure la spiritualité soufie à partir de laquelle se reconstruit l’identité musulmane moderne. Cette contribution s’inscrit dans la défense et l’illustration de la civilisation arabo-islamique. En prenant appui sur la critique thématique, la réflexion identifie les constantes fondamentales de la spiritualité soufie qui continuent d’alimenter l’identité musulmane en cette ère de la globalisation. Le premier axe montre que les ressorts et les fondamentaux soufis constituent le socle identitaire des personnages principaux du roman Soufi, mon amour d’Elif Shafak. Au rang de ces fondamentaux de la spiritualité soufie se détachent la foi en un Dieu-amour, la purification de l’égo, la lecture herméneutique du Coran et le compagnonnage spirituel. La deuxième partie a dégagé les enjeux de la représentation romanesque du soufisme par lesquels s’illustre la reconstruction identitaire. Il ressort la satire du fanatisme religieux, la réhabilitation du patrimoine culturel et cultuel, la promotion d’un islam moderne et la reconstruction d’une nouvelle identité musulmane moderne. Ainsi le roman Soufi, mon amour d’Elif Shafak demeure l’un des textes littéraires fondamentaux s’inscrivant dans la réhabilitation de la spiritualité soufie. 

2.       Lectures  

**  Andrée Carine Michel – Poème pour une petite fille à l’autre bout du monde (p. 291-294) 

**  Maharisoa Ralambosoa – Sur la différence entre un génie et un apôtre (p. 295-298) 

**  Mirline Pierre – Mur méditerranée (p. 299-303)

3.       Créations

**  James Stanley Jean-simon  – Transe suivi de Mètrès Lakou (p. 307–312)

**  Sony Calixte – L’homme qui parlait aux arbres (p. 313-320)

4.       Bio-bibliographie des contributeurs

La bio-bibliographie des contributeurs au numéro est disponible ICI 

Le dessin de couverture est l’œuvre de la renommée peintre Sergine André.

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1. Jean-Blaise Kenmogne, L’éthique des liens. Une approche holistique du développement et de la vie, Yaoundé, CLE, 2014.
2. Ibid., p. 7. 

Legs et Littérature, n° 19-20 : vol. 1