La guerre en Ukraine met à mal la diplomatie du Saint

C’est l’histoire d’une petite phrase en forme de bombe. Une petite phrase lâchée à deux reprises par le pape François à propos de la guerre en Ukraine, alors qu’il ne cesse par ailleurs de mettre en garde contre les mots susceptibles de contribuer à une escalade verbale. Interrogé par le quotidien italien le Corriere della Sera début mai 2022 sur les causes de l’agression russe, le pape déclare que les « aboiements de l’Otan à la porte de la Russie » ont pu « faciliter » la « colère » de Moscou. Dans les pays de l’Alliance atlantique (sans parler de l’Ukraine), on s’étrangle en faisant remarquer que cela ressemble assez fortement à la rhétorique du Kremlin.

Dix jours plus tard, le pape reçoit les directeurs de revues jésuites européennes. Dans la bibliothèque du Palais apostolique, sous un tableau de la résurrection du Christ du Pérugin, il se livre à un échange dans le style à bâtons rompus qui est sa marque de fabrique. Selon le compte rendu publié dans la Civiltà Cattolica, il confie avoir rencontré « quelques mois avant le début de la guerre », « un chef d’État, un homme sage », « très sage en fait », et qui parlait « très peu ».

Cet homme lui aurait confié ses préoccupations sur l’évolution de l’Otan en ces termes, rapportés par le pape : « Ils aboient aux portes de la Russie. Et ils ne comprennent pas que les Russes sont impérialistes et ne permettent à aucune puissance étrangère de les approcher (…), la situation pourrait conduire à la guerre. » Et le pape de conclure son étonnante narration : « Ce chef d’État a su lire les signes de ce qu’il se passait. »

Où il est question de Petit Chaperon rouge

François, manifestement bien conscient du potentiel polémique de sa petite histoire, se défend aussitôt d’être en faveur de Vladimir Poutine : « Non, je ne le suis pas », gronde-t-il lors de cette rencontre avec les directeurs de revues jésuites. « Il serait simpliste et erroné de dire une telle chose. » Sa position, il la justifie au nom de la complexité du réel et du refus d’un certain manichéisme. Tout en condamnant « la brutalité et la férocité avec lesquelles cette guerre est menée par les troupes, généralement des mercenaires, utilisées par les Russes », il exhorte à « s’éloigner du schéma habituel du Petit Chaperon rouge ».

« Le Petit Chaperon rouge était bon et le loup était le méchant, développe-t-il. Ici, il n’y a pas de bons ni de méchants métaphysiques, de manière abstraite. » En Russie, on se frotte les mains, comme l’analyse Françoise Thom, dans un article publié sur le site Desk Russie intitulé « L’orthodoxie spéciale du pape François ».

Cette spécialiste d’histoire de l’URSS et des relations internationales qui enseigne à la Sorbonne relate qu’un éditorialiste russe bien connu a ainsi analysé les propos du pape sur l’Otan : « Le Vatican se retrouve inévitablement du même côté des barricades que la Sainte Russie. » Mais pas seulement. Elle poursuit : « Ces propos ont été appréciés par Pékin (« Pour le pape, l’Otan pourrait être à l’origine des actions de la Russie en Ukraine », titre une publication chinoise en français) mais ont provoqué de vives réactions des autorités polonaises : “À coup sûr, nous sommes nombreux à nous prendre la tête entre les mains en entendant ce que le pape a dit”, a déclaré le ministre polonais de l’Éducation, Przemyslaw Czarnek. »

L’impartialité du Saint-Siège

Le parti pris de la complexité est périlleux et la ligne pontificale fait l’objet de critiques sur deux points principalement. Le premier est que le pape ne se mouille pas assez, en particulier qu’il ne nomme pas l’agresseur. Le reproche sur la politique d’impartialité du Saint-Siège, défendue par Benoît XV pendant la Première Guerre mondiale (notamment dans sa célèbre lettre aux chefs des peuples belligérants de 1917) ne date pas d’hier. Benoît XV avait ainsi été qualifié de « pape boche » par Clemenceau. En 2018, le cardinal Parolin, ministre des Affaires étrangères du Saint-Siège a pourtant déclaré lors d’une conférence sur la Grande Guerre que cette ligne était « la seule possible » pour faire prévaloir « la force de la spiritualité ».

Dans un article paru le 14 mars 2022, Andrea Tornielli, directeur éditorial du ministère de la Communication du Vatican, cite un vaticaniste italien qui écrit ceci, en maniant l’indicatif et le conditionnel : « S’il (le pape) peut/pouvait faire quelque chose sur le plan politico-diplomatique, cela sera/serait possible précisément parce que les dirigeants russes savent qu’il n’est pas un médiateur partisan, un agent camouflé de l’Occident, avec lequel ils se sont engagés sur une “trajectoire de collision apocalyptique”. »

Ce que Tornielli commente de la manière suivante : « Le Successeur de Pierre n’a pas le problème de faire savoir “de quel côté il est”, car le Vicaire du Christ, comme son Seigneur, est toujours avec les innocents qui souffrent comme Jésus a souffert sur la Croix. Chacune de ses paroles, chacune de ses tentatives visent à sauver des vies, à ne pas céder à la logique du mal, à combattre le mal par le bien. Au cœur de l’Europe, dans cette sale guerre que nous sentons si proche de nous, mais aussi dans les périphéries du monde, où des guerres oubliées sont et ont été menées ces dernières années, avec leur lot quotidien de morts, de blessés et de personnes déplacées, à l’image de ce que nous voyons aujourd’hui en Ukraine. »

De la hauteur et du long terme

La ligne du pape pourrait être résumée ainsi : se situer au-dessus des intérêts nationaux, laisser tous les canaux ouverts, ne pas jeter de l’huile sur le feu, afin de protéger tant que possible les catholiques présents dans les pays en guerre, mais aussi, éventuellement, se situer comme un interlocuteur impartial et une force de médiation.

Le pape François tente à la fois de prendre de la hauteur sur les poids cardinaux du monde, et de voir les choses à long terme. C’est ainsi, par exemple, qu’il faut comprendre ses discours sur le désarmement intégral, depuis le début du pontificat : selon le pape, c’est une folie que l’humanité détienne les moyens techniques de s’autodétruire.

François, du reste, a fini par reconnaître qu’il y a un agressé et un agresseur, et la confusion sur l’identité de l’un et de l’autre n’est pas possible. Le ton s’est même durci au fil du temps, loin des termes de « confrontation » et de « conflit » de la déclaration signée à La Havane par le pape et le patriarche de Moscou en 2016, deux ans après le début de la guerre du Donbass.

En mars 2022, le pape a ainsi affirmé qu’une « guerre », était bien en cours et non « une opération militaire », comme le soutenait la propagande du Kremlin. Début avril 2022, il a dénoncé dans un discours prononcé à Malte lors d’un voyage, les agissements de « quelque puissant, tristement enfermé dans ses prétentions anachroniques d’intérêts nationalistes ». Difficile de ne pas lire en creux le portrait-robot de Vladimir Poutine.

Le malentendu du chemin de croix

Plus complexes à décrypter, en revanche, sont les signaux qu’il envoie. Le 6 avril 2022, lors de l’audience générale, il brandit un drapeau ukrainien de Boutcha, la ville martyre, en dénonçant les atrocités commises à l’encontre des civils. Un geste particulièrement fort.

Cependant, le signal se trouve brouillé lorsque, lors de la semaine sainte, le Vatican annonce que, pour le chemin de croix du Vatican présidé par le pape, deux femmes, une Russe et une Ukrainienne, avanceront ensemble, tandis que sera lue une méditation sur la paix. La réaction ne se fait pas attendre en Ukraine, où le chef de l’Église gréco-catholique Sviatoslav Shevchuk parle d’une « idée inopportune, prématurée et ambiguë, qui ne prend pas en compte le contexte d’agression militaire de la Russie »…

Le malentendu est profond. Pour le pape, les peuples ne sont pas coupables des décisions de leurs dirigeants (le quotidien du Saint-Siège, l’Osservatore Romano, révélera plus tard que les deux femmes sont amies et que la Russe a même pleuré lors de l’invasion). En Ukraine, où la plaie jamais cicatrisée de la rhétorique soviétique des « pays frères », justifiant la politique de satellisation des pays d’Europe de l’est, a été rouverte par la guerre d’agression de la Russie, la charge symbolique est insupportable.

Cela est ressenti comme une initiative de paix prématurée (une fraternité forcée), sans travail de vérité préalable, alors que les massacres continuent. Face à la polémique, le pape consulte son envoyé spécial en Ukraine, le cardinal polonais Konrad Krajewski, qui lui conseille de changer les plans. C’est finalement en silence, sans discours sur la paix, que les deux femmes avanceront à la treizième station. Au même moment, dans la banlieue de Kiev, le cardinal Krajewski priera à genoux devant une fosse commune.

Pas de stratégie concertée au sein du Vatican

Cet épisode fait partie de ceux qui ont nourri le deuxième reproche portant sur la clarté de la ligne diplomatique et l’existence même d’une stratégie. L’approche vaticane repose sur plusieurs aspects. Le premier est spirituel : il englobe les grands appels du pape pour la paix, la prière et des initiatives comme la consécration de la Russie et de l’Ukraine au Cœur immaculé de Marie, réalisée le 13 mai 2022.

Le deuxième est diplomatique : il repose sur les nonciatures, les ambassades du Saint-Siège dans les différents pays, avec à leur tête la Secrétairerie d’État, le ministère des Affaires étrangères du Vatican, dirigé par le cardinal italien Pietro Parolin, et son substitut aux Affaires étrangères, le Britannique Paul Richard Gallagher. Ils ont notamment proposé, en vain, les services du Saint-Siège pour une médiation.

Le troisième est humanitaire : il s’agit de l’aide apportée aux réfugiés, qui repose sur les églises locales et le réseau Caritas, et le soutien apporté, par exemple, aux couloirs humanitaires. À ces trois aspects, s’ajoutent le dialogue œcuménique et la communication (les médias du Saint-Siège ont adopté une politique éditoriale assez engagée, à coups notamment, de unes chocs).

Cependant, les habitudes de travail en silo ont la vie dure à la Curie, ce qui nuit à l’élaboration d’une stratégie véritablement concertée entre les différents acteurs. La richesse de la variété d’approches, nourrie par les histoires et les provenances diverses des uns et des autres, peut-elle devenir source de fragilité ? Une difficulté qui se trouve aggravée par le contexte d’instabilité de la guerre qui pousse à la navigation à vue.

Ainsi, à la question de savoir s’il est juste de fournir des armes aux Ukrainiens, le pape rétorque le 3 mai 2022 au Corriere della Sera qu’il ne sait pas « comment répondre », car il est « trop loin ». Peut-être faut-il voir dans cette manière de botter en touche une difficulté liée à sa condamnation radicale de la guerre, qui l’a amené dans Fratelli tutti à remettre en cause la doctrine la « guerre juste » au motif que toute guerre était par définition injuste.

Et qui le pousse à appeler régulièrement à un désarmement intégral. Position qui se heurte en Ukraine à la réalité de la guerre défensive. Quoi qu’il en soit, 10 jours plus tard, Paul Richard Gallagher, vice-ministre des affaires étrangères du Vatican, affirme sur la chaîne italienne Rai 2 « le droit de l’Ukraine à se défendre », tout en relayant et en partageant l’inquiétude du pape au sujet de la course aux armements.

Entre prophétisme et manque de prudence

S’ajoute à cela la personnalité propre du pape François. « Le pape fonctionne beaucoup à l’intuition, et de manière assez personnelle, jouant sur ses propres contacts et ses liens interpersonnels, note un bon connaisseur du Vatican. De la même manière qu’il fait de l’œcuménisme en marchant, comme il l’avait dit en 2018, il fait de la diplomatie en marchant. »

Par conséquent, c’est toute la Curie et la diplomatie pontificale qui se meuvent dans un ordre dispersé, donnant l’impression d’une absence de concertation et de coordination. Comme lorsque, à la surprise générale, le pape s’est rendu à l’ambassade de Russie près le Saint-Siège, à une centaine de mètres du Vatican le 25 février 2022, au lendemain de l’invasion de l’Ukraine, dans sa Fiat 500 aux vitres teintée. Du jamais-vu. D’ordinaire, c’est le pape qui convoque.

Avait-il lu l’interview de l’ancien ambassadeur auprès de l’Otan (1983-1985) puis de l’Union soviétique (1985-1989), Sergio Romano, publiée deux jours plus tôt dans Il Fatto quotidiano ? L’influent diplomate, un des principaux éditorialistes du Corriere della Sera, une voix qui compte en Italie, et qui a publié en mai 2022 l’essai La scommessa di Putin i motivi di un conflitto nel cuore dell Europa (« le pari de Poutine, les causes d’un conflit dans le cœur de l’Europe », Longanesi, non traduit en français), faisait part de ses craintes sur la réponse que pouvait susciter l’avancée de l’Otan dans les Républiques de l’ancienne URSS.

Il proposait de faire de l’Ukraine un pays neutre, une sorte de Suisse de l’Est, et déclarait que le pape François était le seul à pouvoir amener Joe Biden et Vladimir Poutine à faire la paix. « Deux grandes puissances nucléaires se font face. Il s’agit de cela », alertait-il. A posteriori, certains ont vu dans le geste du pape une intuition prophétique (un signe public adressé au monde entier), d’autres ont déploré un manque de prudence (l’acte étant susceptible d’être compris côté russe comme un aveu de faiblesse pur et simple).

La diplomatie en marchant a ses limites

Diplomatie en marchant, encore, lorsqu’il fait part à de multiples reprises de ses hésitations à aller à Kiev, où l’ont invité les autorités ukrainiennes. En avril 2022, en revenant de Malte, le pape affirme que le projet fait partie « des possibilités envisagées », mais qu’il ne sait pas « si cela pourra se faire, s’il convient de le faire ou s’il faut (qu’il) le fasse ».

En revanche, il annonce que le Vatican travaille à une rencontre avec le patriarche de Moscou, Kirill (la rencontre à Jérusalem a eu lieu mi-juin 2022), alors que ce genre de projet est en principe tenu secret jusqu’au dernier moment. Pour mémoire, la première rencontre à La Havane avait été annoncée une semaine auparavant, afin d’éviter que des pressions ne la compromettent. Finalement, le projet de rencontre est annulé 10 jours après la prise de parole du pape.

En mai 2022, dans le Corriere della Sera, changement de ton. Cette fois, François explique qu’il « sent » (on retrouve le vocabulaire de l’intuition qui lui est cher) qu’il ne doit pas aller à Kiev. « Je dois d’abord aller à Moscou, affirme-t-il. Je dois d’abord rencontrer Poutine. Mais je suis aussi un prêtre, que puis-je faire ? Je fais ce que je peux. Si Poutine ouvrait la porte… » Au passage, François ne mâche pas ses mots à propos du patriarche de Moscou. Il révèle le contenu de l’échange de 40 min qu’il a au avec lui par appel vidéo, choisissant de briser le secret habituellement de mise pour ce type de communication.

Le patriarche, relate le pape, a commencé par lire un papier détaillant les justifications de la guerre. « J’ai écouté, raconte François, et j’ai dit : “Je ne comprends rien à tout ça. Frère, nous ne sommes pas des clercs d’État, nous ne pouvons pas utiliser le langage de la politique, mais le langage de Jésus. Nous sommes les bergers du même peuple saint de Dieu. C’est pourquoi nous devons chercher des moyens de paix, arrêter le feu des armes. Le patriarche ne peut pas devenir l’enfant de chœur de Poutine.” »

Des termes inhabituels dans le langage traditionnellement policé des relations œcuméniques. Paul Richard Gallagher, en bon diplomate, essayera d’ailleurs d’éteindre l’incendie en suggérant dans une interview mi-mai 2022 diffusée sur la Rai que le pape entendait par ces mots que les pasteurs de l’Église ne devaient jamais être soumis aux dirigeants politiques, et qu’il s’appliquait aussi la réflexion à lui-même.

Lacunes intellectuelles et diplomatiques

Ces prises de parole multiples sous forme de feux et contre-feux nourrissent le reproche croissant d’une confusion ou d’un manque de vision de la part du Vatican. Dans Le Monde, le politologue François Mabille évoque une « pastorale humanitaire » et s’interroge sur les lacunes intellectuelles et diplomatiques du Vatican.

L’historienne Françoise Thom, dans l’article déjà cité, alerte quant à elle sur l’urgence de se muscler intellectuellement pour résister à la séduction idéologique du discours sur la perte des valeurs et la décadence de l’Occident, portés par le Kremlin et le patriarcat de Moscou, au service de l’impérialisme poutinien : « Aucune gesticulation humanitaire, écrit-elle, ne pourra camoufler longtemps des errements idéologiques qui feront plus pour affaiblir le catholicisme en Europe que les dérives du progressisme montées en épingle par la propagande du Kremlin. »

Au fond, la guerre révèle des attentes importantes vis-à-vis du pape, perçu comme une des seules autorités morales susceptibles d’influer. Cependant, un autre problème est précisément que le pape François veut réformer la Curie en affaiblissant son rôle de gouvernement au profit du service, l’évangélisation et la charité, alors que le monde attend encore aussi une parole politique de la part des souverains pontifes.

De manière générale, il préfère s’exprimer comme un pasteur que comme un chef d’État. De fait, bien des incompréhensions naissent des attentes sur son niveau de parole. Comme lorsque par exemple il déclare vouloir rencontrer Poutine à Moscou (interview dans le Corriere della Sera précédemment citée), ajoutant dans la même phrase qu’il est « aussi un prêtre » et s’interrogeant ce qu’il peut faire.

Des valeurs aux vertus

Que peut faire le pape, justement ? Interrogé par La Vie, le philosophe ukrainien Constantin Sigov invite à se déplacer du domaine des valeurs à celui des vertus : « À travers le sentiment d’injustice que l’on voit naître en Europe au regard du sort du peuple ukrainien, et qui fait que l’on voit fleurir des bannières bleue et jaune jusque dans les petits villages les plus perdus des pays européens, à travers l’hospitalité biblique qui s’exprime dans l’accueil des réfugiés, à travers l’admiration pour la résistance ukrainienne, les peuples, ces gens que le pape François aime tant se placent spontanément sur le terrain des vertus : le courage, la patience, le bon sens. Or, le registre des vertus est précisément celui où l’on attend le chef de l’Église catholique, car c’est son domaine. »

Et de suggérer : « Il n’est pas directement responsable des enjeux politiques militaires et stratégiques, il peut choisir son niveau de discours et sa propre longueur d’onde pour exprimer la solidarité évangélique. » Radio Vatican a justement intensifié sa diffusion en ondes courtes pour rejoindre plus largement l’Ukraine. Les Ukrainiens attendent et espèrent. Et autour d’eux, le monde entier.

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