Idées cadeaux : histoire, philo, voyage… Des livres pour un Noël ouvert sur le monde

Un dictionnaire amoureux de la bêtise, une plongée au cœur de l’anthropocène, une collection de trésors proustiens… Notre sélection d’essais et beaux livres à offrir.

frise

“Voyage au pays des boxeurs”, Loïc Wacquant

Bienvenue dans le temple pugilistique ! Dans ce grand livre de photo-ethnographie, Loïc Wacquant, professeur à l’université de Berkeley et ancien élève de Pierre Bourdieu, redonne vie à l’enquête qu’il mena à la fin des années 1980 dans une salle d’un ghetto de Chicago, au cours de laquelle il devint lui-même boxeur (nommé Busy Louie), se confondant avec son objet d’étude. Une expérience de chair et de sang dotée d’une signification spirituelle qui ne laissera personne indifférent.
La Découverte, 256 p., 32 €.

“La Terre entre nos mains”, de Thomas Pesquet

Toute sa vie, Thomas Pesquet s’est tourné vers le ciel étoilé et ses mystères. Mais une fois en orbite dans la Station spatiale internationale (ISS), il a cédé au même instinct que les autres astronautes : il s’est retourné pour contempler notre planète, cette « bille bleue » si belle, si fragile. Lors de sa deuxième mission, d’avril à novembre 2021, il a consacré l’essentiel de son temps libre à photographier les mers de nuages et les cyclones, les contours lumineux des villes et les mégafeux, le bleu des océans et le rouge des déserts. Ce beau livre rassemble trois cents prises de vue, graphiques, poétiques, émerveillées, inquiètes.
Flammarion, 384 p., 39 €.

“Blanc. Histoire d’une couleur”, de Michel Pastoureau

Après le bleu, le noir, le vert, le rouge, le jaune, l’historien Michel Pastoureau s’attaque au blanc et achève sa série d’ouvrages consacrée à l’histoire culturelle des couleurs. Comme le montre ce superbe livre, à l’iconographie exceptionnelle – statues, fresques, tableaux, teintures de tissu, vitraux, poteries, photographies… –, le blanc fut la couleur chrétienne par excellence, attachée aussi à l’histoire des femmes. On traverse en ces pages toute l’histoire de l’art, au long d’un prodigieux voyage.
Seuil, 240 p., 40 €.

“Dictionnaire historique de la langue française”, d’Alain Rey

Le grand œuvre du regretté Alain Rey : 95 000 moments de bonheur.

Le grand œuvre du regretté Alain Rey : 95 000 moments de bonheur.

éd. Le Robert

Achevée peu de temps avant la mort d’Alain Rey, cette ultime édition du Dictionnaire historique de la langue française restera son grand œuvre. Derrière l’histoire détaillée de 95 000 mots, expressions et locutions qui se lit comme un roman d’espionnage et où flotte le ton enjoué du linguiste, transparaît ce qui nous lie, l’alpha et l’oméga de notre identité et de notre culture. Une mémoire collective exhumée et partagée par un homme qui croyait au bien commun. Indispensable.
Le Robert, deux volumes sous coffret, 139 €.

“Métiers de rue. Observer le travail et le genre à Paris en 1900”, de Juliette Rennes

Balayeurs, conducteurs d’omnibus, marchandes des quatre-saisons, prostituées… Ces professions, exercées en plein air, occupaient la rue parisienne à la Belle Époque. Elles sont au cœur de l’excellent livre de Juliette Rennes. À partir de quelque deux cents illustrations, la chercheuse analyse avec finesse les représentations associées à ces activités, et à leur éventuelle féminisation. Source de ce colossal travail : des images de la foule stupéfaite par le spectacle des premières cochères en 1907…
EHESS, 462 p., 24,90 €.

“Le Détail qui tue”, de François Armanet et Élisabeth Quin

Sophistiquée et drôle, cette deuxième édition très enrichie offre un jubilatoire regard sur ces détails vestimentaires qui signent et pimentent une personnalité, de la tête aux pieds et jusqu’aux sous-vêtements ! Les acteurs, musiciens, artistes en tout genre et écrivains étant souvent les plus audacieux, c’est cent cinquante d’entre eux qui nous révèlent leur extravagance secrète, leur arme de séduction à peine cachée. Chacun — de Rihanna à Duras, de Prince à Cocteau, de Guitry à Billie Eilish — se voit gratifié d’une courte biographie piquante. Délicieux.
Flammarion, 488 p., 29,90 €.

“Nous avons mangé la Terre”, de Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz et Jean-Robert Viallet

La Maison du Futur de Monsanto exposée à Disneyland, en août 1958.

La Maison du Futur de Monsanto exposée à Disneyland, en août 1958.

Los Angeles Examiner

Voilà un « beau livre » d’utilité publique, à mettre entre toutes les mains, jeunes et moins jeunes. Adaptation du documentaire de Jean-Robert Viallet, L’homme a mangé la Terre (2019), il offre le récit clair, circonstancié et en images du tragique bouleversement en cours, popularisé par des scientifiques sous le nom d’« anthropocène ». Pour comprendre pourquoi, comment, pour la première fois dans l’histoire de la Terre, l’anthrôpos (l’« homme ») est devenu la force géophysique qui modifie (mange, abîme, détruit…) le plus la planète et ses habitants.
Seuil, 192 p., 29,90 €.

“Sortir du cadre”, de Marie-Agnès Gillot

En trois actes et trente-trois tableaux, Marie-Agnès Gillot déroule le ballet de sa vie d’étoile. Et de sa vie tout court… Entrée à 15 ans à l’Opéra de Paris et partie, en 2018, à 42 ans, elle revient sur ses pas d’une plume alerte et spirituelle, photos ou dessins signés Iango Henzi rendant hommage à sa silhouette sculpturale. Ses récits fragmentés éclairent la scène et les coulisses d’une lumière crue. Joie de danser et de dépasser les souffrances de sa double scoliose, rivalités et solitude de l’étoile, et surtout ces rencontres fructueuses avec les chorégraphes Mats Ek, Pina Bausch, William Forsythe. Un témoignage aussi cash que sensible, apportant sa part à l’histoire de la danse.
“Les Objets blessés”, Gründ, 238 p., 34,95 €.

“Les Objets blessés”, de Georges Banu

Vous regarderez d’un autre œil les vieux objets d’art abîmés après avoir lu le très tendre et érudit essai que leur consacre Georges Banu, grand essayiste spécialiste de théâtre. Inspectant tous ceux qu’il a lui-même chinés dans son appartement – et ici photographiés –, l’amoureux de Tchekhov, Vitez, Brook ou Warlikowski confie un dialogue, un amour plus profonds avec ces choses à moitié détruites qui renvoient à nos propres blessures. Des sortes d’autoportraits de nos cassures qu’il nourrit de superbes références. Beau périple dans la beauté et la mélancolie du cassé.
Cohen & Cohen, 104 p., 17 €.

“L’Usage du thé”, de Lucie Azema

Dans un train, en Ouzbekistan.

Dans un train, en Ouzbekistan.

Lucie Azema

Un temps vendeuse de thé, puis voyageuse sur mille et un sentiers, Lucie Azema (autrice de l’essai Les femmes aussi sont du voyage, 2021) a conjugué ses deux passions dans ce magnifique livre : « L’expérience du thé a toujours été intimement liée à celle des routes et du voyage. […] Le thé est une boisson en mouvement, qui avance de l’Orient vers l’Occident », écrit-elle. L’usage du thé. Une histoire sensible du bout du monde entraînera ses lecteurs du secret de l’infusion chinoise au samovar russe, en passant par une boutique à Darjeeling ou une maison de thé à Téhéran. Un breuvage et un livre divins à déguster, entre nomadisme et sédentarité.
Flammarion, 240 p., 25 €.

“Montparnasse. Quand Paris éclairait le monde”, de Mathyeu Le Bal

C’est le quartier des arts et des cafés qui, au début du XXe siècle, a concentré tous les talents littéraires et artistiques. Dans cet ouvrage très richement illustré, ils sont tous là : Foujita, Apollinaire, Matisse, Utrillo, Picasso, Man Ray ou André Stieglitz…
► Albin Michel, 400 p., 59 €.

“Histoire de la rue de l’Antiquité à nos jours”, de Danielle Tartakowsky (dir.)

Au fil des siècles, carnavals, éclairages, criminalité, insurrections ou manifestations ont modifié (ou dévasté) les rues, lieux de toutes les mutations politiques et architecturales, mais aussi des innovations techniques et industrielles. Des textes de spécialistes et une iconographie abondante portent ce beau livre prenant.
 Tallandier, 530 p., 34,90 €.

“Journal russe”, de John Steinbeck, avec Robert Capa

Ukraine, 1947.

Ukraine, 1947.

Robert Capa © International Cen

En 1947, l’écrivain américain John Steinbeck effectua un voyage de quarante jours en Union soviétique, en compagnie du photographe Robert Capa. Les rapports entre Est et Ouest commençaient à se tendre de manière inquiétante et les deux amis se rendirent au pays des Soviets en étant conscients qu’ils ne verraient, ni ne sauraient tout de ce pays ravagé par la guerre et tenu de main de fer par le régime. Néanmoins, texte comme photos constituent un témoignage exceptionnel, sans a priori et d’une curiosité insatiable.
Gallimard, 304 p., 38 €.

“Œuvres complètes”, de Spinoza

Dirigée par le philosophe et traducteur Bernard Pautrat, cette édition entièrement nouvelle des œuvres rassemblées de l’auteur de L’Éthique a été conçue pour s’adresser à un public plus large que les seuls spécialistes. Et révéler en Spinoza un penseur pour nos temps opaques et incertains.
► La Pléiade, 1 952 p., 76 €.

“Deyrolle : nature, art, éducation”, de Louis Albert de Broglie

L’inépuisable attrait des planches pédagogiques n’est pas fait que de nostalgie – de l’enfance, de l’école primaire. Elles nous offrent le monde sur un plateau : animaux, végétaux, minéraux, géographie, anatomie… Impossible de résister à ce beau livre qui rassemble les leçons de choses de la mythique maison Deyrolle.
► Michel Lafon, 192 p., 29,95 €.

“20 Ans de liberté”, de Jean-Michel Ribes

Jean-Michel Ribes. En vingt ans, le patron du Rond-Point, à Paris, aura fait jouer pas moins de quatre cent soixante auteurs vivants.

Jean-Michel Ribes. En vingt ans, le patron du Rond-Point, à Paris, aura fait jouer pas moins de quatre cent soixante auteurs vivants.

Yann Rabanier / Yann Rabanier / modds

Vingt ans qu’il règne sur le Rond-Point. À l’heure du départ, Jean-Michel Ribes raconte en images et humour ce parcours sorcier. Ou comment un vieux théâtre endormi devient forum de réflexion politique et sociale autant que royaume délirant où sont chahutés les interdits, et enfin joués quatre cent soixante auteurs vivants ! Riche de photos et de réjouissants témoignages, cet album furieusement foutraque retrace une aventure comme on n’en connaîtra plus, et où figurent les iconoclastes Garcia, Liddell, Chiens de Navarre, Delbono, comme les fidèles Grumberg, Dubillard, Gallotta ou Thierrée. On retrouvera aussi leurs extravagants méfaits via les dadaïstes affiches qu’a depuis 2004 réalisées – et rassemblées en un superbe ouvrage – le complice Stéphane Trapier (20 Ans de théâtre en affiches, La Table ronde, 390 p., 36 €). Deux joyeux livres pour culottées audaces et merveilleux souvenirs…
Beaux Arts, 302 p., 34 €.

“La Civilisation du phoque”, de Paul-Émile Victor et Joëlle Robert-Lamblin

Quel trésor que cet ouvrage mythique, quasi oublié et qui renaît de ses cendres… Y plonger, c’est se laisser emporter à la découverte des Ammassalimiut, peuple du sud-est du Groenland, que Paul-Émile Victor étudia au cours des années 1930. Un chef-d’œuvre multidimensionnel, fait des textes, croquis (épurés, émouvants) de l’explorateur, classés et commentés par l’anthropologue Joëlle Robert-Lamblin.
► Belin, 448 p., 35 €.

“L’Endurance”, de sir Ernest Shackleton

C’était un fameux trois-mâts que son propriétaire, l’aventurier des pôles britannique Ernest Shackleton, baptisa L’Endurance et sur lequel il embarqua en 1914, direction l’Antarctique. L’expédition tourna court quand le bateau fut broyé par les glaces, mais Shackleton en rapporta un récit passionnant, superbement illustré par les clichés de Frank Hurley.
Paulsen, 304 p., 39,90 €.

“Notre-Dame de Paris. La science à l’œuvre”

Dès le lendemain de l’incendie du 15 avril 2019, une équipe de scientifiques a ausculté la cathédrale meurtrie, travaillant sur les bois, les pierres, les métaux, pour les sauvegarder et, parfois, les réemployer. Dans cet ouvrage collectif, préfacé par Patrick Boucheron, de superbes photographies et des textes passionnants racontent ce chantier monumental.
► Le Cherche-Midi, 184 p., 35 €.

“Lettre à Ménécée et autres œuvres”, d’Épicure

Épicure, traduit et introduit par le spécialiste Jean-Louis Poirier, et illustré par l’artiste Hubert Le Gall : aucune raison de se priver ! La Lettre à Ménécée et les Maximes n’épuiseront jamais leur sagesse douce et détachée, mettant la mort à distance. « Il n’est jamais trop tôt ni trop tard pour prendre soin de son âme »
► Les Belles Lettres, 112 p., 13,50 €.

“Paris des profondeurs”, de Pacôme Thiellement

« Qui regarde au fond de Paris a le vertige. » C’est en compagnie de cette maxime de Victor Hugo que le très original philosophe Pacôme Thiellement s’est lancé dans son exploration d’un Paris secret, déroutant et magique, rythmé par ses propres photographies. Ici le Louvre devient « Louverie » et le fantôme de Jacques Rivette croise la route d’André Breton.
► Le Seuil, 240 p., 20 €.

“Catalogue des vaisseaux imaginaires”, de Stéphane Mahieu

Ils se nomment le Pequod (Moby Dick, de Melville), la Yorikke (Le Vaisseau des morts, de B. Traven), L’Impossible (Le Mont Analogue, de René Daumal)… navires imaginaires dont le souvenir est puissamment ancré dans la mémoire des lecteurs. Ce joli livre illustré de format carré, d’une facture extrêmement soignée, en recense et raconte quelque trois cents.
► Éditions du Sandre, 224 p., 25 €.

“Dictionnaire amoureux de la bêtise”, de François Rollin

Confier à François Rollin l’élaboration d’un Dictionnaire amoureux de la bêtise, c’est garantir des heures joyeuses, délirantes, mais aussi truffées de culture – avec Bouvard et Pécuchet en ligne de mire. On passe (forcément) par Cambrai, on s’installe chez Frédéric Dard, on croise Brassens, Audiard, Desproges… avant de terminer sur une brève de comptoir : « C’est bête, mais moi, ce que je n’aime pas dans le coq au vin, c’est le coq. »
► Plon, 550 p., 26 €.

“La France fantastique”, de Dimitri de Larocque Latour

Une plongée dans les légendes de la France et ses lieux demeurés empreints de mystère : ruines, châteaux, cavernes, trésors ou forêts. Quarante itinéraires détaillés, avec cartes et photographies, où d’étranges apparitions peuvent surgir à chaque page…
► Gallimard Loisirs, 272 p., 25 €.

“Marcel Proust. Une vie de lettres et d’images”, de Pedro Corrêa do Lago

Pedro Corrêa do Lago

Bienvenue dans l’extraordinaire collection (quelque quatre cent cinquante documents, manuscrits autographes et images) qu’a constituée, depuis quatre décennies, autour de Proust et de La Recherche, l’historien de l’art brésilien Pedro Corrêa do Lago. Ordonnés de façon chronologique, mais aussi thématique, ces précieux témoignages constituent un kaléidoscope merveilleux dans lequel fusionnent la vie de l’écrivain – ses proches,
ses lieux… – et son grand œuvre. Quant à Thierry Laget, dans Proust et les arts (Hazan, 280 p., 120 €), c’est du musée imaginaire de l’écrivain qu’il nous ouvre les portes, dans un ouvrage de superbe facture où sont rassemblés (et commentés) les tableaux, les architectures, les paysages dont il s’est nourri.
Gallimard, 288 p., 35 €.

“Sidonie Gabrielle Colette”, d’Emmanuelle Lambert

Comme Proust fut la vedette de l’année 2022, Colette – née le 28 janvier 1873 – sera celle de 2023. Ce beau portrait signé de la talentueuse et érudite Emmanuelle Lambert, magnifiquement illustré (Beaton, Doisneau, Freund, Penn…), est bien davantage qu’un amuse-bouche !
 Gallimard, 216 p., 29,90 €.

“Femme phénoménale”, de Maya Angelou et Elizabeth Catlett

Les mots puissants de la poétesse Maya Angelou et les gravures expressives d’Elizabeth Catlett s’épanouissent tandis qu’on déplie et déploie ce livre-objet dédié à la cause des femmes.
► Seghers, 38 €.

“L’Épopée de Gilgamesh illustrée par l’art mésopotamien”

L’art mésopotamien revisite l’épopée de Gilmagesh (photo Jean-Christophe Ballot).

L’art mésopotamien revisite l’épopée de Gilmagesh (photo Jean-Christophe Ballot).

Jean-Christophe Ballot

Considérée comme l’un des premiers textes littéraires de l’histoire de l’humanité (VIII-VIIe siècle avant J.-C.), l’histoire de Gilgamesh se devait d’entrer au catalogue de l’éditrice Diane de Selliers. C’est chose faite avec ce livre somptueux, dans lequel le récit d’apprentissage du furieux roi d’Ourouk, découvrant peu à peu l’humaine condition, est mis en regard des photographies contemplatives de Jean-Christophe Ballot, donnant à voir les chefs-d’œuvre énigmatiques et méditatifs, puissamment présents, de l’art mésopotamien.
Traduit de l’arabe par Abed Azrié, Diane de Selliers, 280 p., 230 €.

“Rroû”, de Maurice Genevoix

Les très belles illustrations, signées Gérard DuBois, participent du charme de cet ouvrage dans lequel l’intense amoureux des animaux que fut Genevoix raconte l’apprentissage de l’intrépide Rroû, chat noir épris de liberté.
►  La Table ronde, 224 p., 34 €.

“Shirley – Villette”, de Charlotte Brontë

Dans ce volume inattendu, deux romans rassemblés, l’un et l’autre postérieurs à Jane Eyre (1847) et tenus dans l’ombre par l’immense notoriété de celui-ci. Ils valent pourtant le détour, notamment Villette, qui témoigne de la verve insolente d’une autrice tout sauf bas-bleu.
► La Pléiade, 1 392 p., 65 €.

“Couleurs primitives”, de Jeanne Cherhal

Les poèmes de Jeanne Cherhal sont illustrés par Simon Frankart, alias Petites Luxures.

Les poèmes de Jeanne Cherhal sont illustrés par Simon Frankart, alias Petites Luxures.

Petites luxures

Qui connaît ses chansons sait à quel point ses textes peuvent être sensuels ; on ne s’étonnera
donc pas que le premier livre de Jeanne Cherhal soit un recueil de poésies érotiques, teintées d’audaces et d’humour, aux formes aussi libres que le désir — haïku, sonnet, etc. Un « nuancier », dit-elle, ponctué d’aplats de couleur d’une grande suavité, et de dessins de l’illustrateur Simon Frankart (alias Petites Luxures sur Instagram). L’ultime texte interpelle, car il dit les errances des étreintes possessives. Le premier célèbre le pouvoir puissamment érotique de la chevelure offerte aux regards… Rien d’anodin.
Gründ, 144 p., 29,95 €.

“Nicolas Bouvier. Au gré des géographies”, d’Alexandre Chollier

De la Suisse au Japon, en passant par l’Anatolie, les îles d’Aran ou la Nouvelle-Zélande, une biographie nomade de l’écrivain qui s’attache aussi à souligner son travail de photographe. Et n’omet pas le fait que sa grande aventure fut avant tout un voyage intérieur – vers le détachement, la disponibilité, « l’usage du monde »
► Paulsen, 256 p., 39,90 €.

“Les Amis de Marcel Proust”, de Georges Cattaui

Préfacée par Jean-Yves Tadié, la réédition d’un joli ouvrage de 1956, introuvable depuis longtemps, dont les riches illustrations évoquent la vie de l’écrivain et l’atmosphère Belle Époque qui fut le creuset de La Recherche.
► L’Herne, 192 p., 17 €.

“Contes des sages pas sages”, de Pierre Bordage

Dans une plaisante collection dédiée à la redécouverte du patrimoine mondial des contes, Pierre Bordage fait un pas de côté en inventant les siens. Avec faconde et talent.
► Seuil, 240 p., 19,90 €.

Idées cadeaux : histoire, philo, voyage… Des livres pour un Noël ouvert sur le monde