Critique Le Samaritain : Stallone le super

Sylvester Stallone revient dans un nouveau film musclé, en incarnant cette fois-ci un ancien super-héros dans Le Samaritain. Réalisé par Julius Avery (Son of a Gun, Overlord), cette production MGM sort directement sur Amazon Prime, avec un résultat mitigé.

On ne présente plus l’inénarrable Sylvester Stallone, éternel Rocky/Rambo de la pop-culture cinématographique. Avec plus de 75 ans au compteur, l’acteur ne fait cependant pas partie du club des action-men mis sur le banc de touche (comportant notamment Schwarzenegger ou JCVD). Se spécialisant dans la figure du vieux briscard ayant toujours une dernière cartouche dans sa besace, on a pu redécouvrir Stallone via de belles performances dans Creed, ou prêt à casser des bras dans le très mauvais Rambo Last Blood.

Le Dernier Samaritain

Avant de rempiler pour un dernier Expendables, le revoilà en premier rôle pour Le Samaritain, une production MGM mise en scène par Julius Avery. Le réalisateur australien s’était fait repéré avec le réussi Son of a Gun, avant d’embrasser à bras le corps le cinéma de genre avec le sous-estimé Overlord. Cette fois, le bougre s’attaque à la figure super-héroïque (pas très étonnant), avec un pitch aux belles prémices. Mais est-ce suffisant pour faire de Le Samaritain un film réussi ?

© MGM
© Amazon Prime

Le Samaritain se déroule dans la ville fictive de Graphite City (une simili-Philadelphie), 25 ans après la disparition du Samaritain. En effet, ce super-héros masqué à la force herculéenne a disparu lors d’un combat final explosif contre son frère-ennemi le Nemesis. De nos jours, nous suivons donc le jeune Sam Cleary (Javon Walton), un gamin de 13 ans vivant dans un quartier défavorisé. Adepte de petits larcins pour subvenir aux besoins de sa mère, ce dernier est également un fan du Samaritain, le pensant encore secrètement vivant…quelque part !

Alors qu’il commence à fricoter avec le gang du coin et leur leader Cyrus (Pilou Asbæk), Sam va rapidement faire le rencontre de Joe Smith (Sylvester Stallone), un éboueur faisant profil bas et récoltant les vieilles breloques. Alors que Cyrus rassemble de plus en plus de monde à sa cause en vue d’une révolution, Sam va solliciter l’aide de Joe : et si c’était bien lui le fameux Samaritain disparu ?

Critique Le Samaritain : Stallone le super-briscard
© MGM
© Amazon Prime

Avec son pitch de base classique mais accrocheur, entre Batman The Dark Knight Returns et Incassable, Le Samaritain a tout pour séduire avec un petit parfum de série B des 90’s. Un gamin idéaliste rêvant de super-héros, un vieil action-man désabusé sur la touche, des méchants yakayos unidimensionnels prêts à se prendre des salades de phalanges… Et tout ce cocktail se veut plaisant initialement, en particulier grâce à un Sylvester Stallone toujours aussi sympathique, et de son duo avec Javon Walton (Euphoria, Utopia).

Super-Stallone

Un lien père-fils s’établit (ou plutôt protégé-mentor), avec à la clé une relation symbiotique entre les deux personnages. L’un a besoin de croire en quelque chose de bien, tandis que l’autre a besoin de retrouver un but inspirant à sa vue, globalement centré sur la réparation matérielle et spirituelle. Sans trop entrer dans les détails, le scénario apporte un léger twist plutôt pertinent, mais qui met aussi en exergue les problèmes du film.

Car malgré ses velléités d’actioner à l’ancienne, le Samaritain se contente globalement du strict minimum dans chaque domaine : aspect visuel TV de luxe, musique de Jed Kurzel (Alien Covenant, Macbeth) efficiente mais anonyme, action bourrine mais peu graphique, rythme sans bout de gras mais également sans grand développement de personnage… Le cahier des charges défile donc nos yeux sans grande singularité, et c’est bien dommage tant le potentiel pouvait être là, telle une alternative aux productions blockbusteresques.

Critique Le Samaritain : Stallone le super-briscard
© MGM
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Ainsi, le script préfère éviter toute tentative d’explorer plus en profondeur la relation préalable entre Samaritain et Nemesis, la souffrance du personnage de Stallone ou même les motivations anarchistes du méchant Cyrus (Pilou Asbæk amène son charisme pour pallier l’absence d’écriture). Un constat dommageable, alors que dans un ultime climax, le générique de fin survient après une conclusion sans éclat.

Même le contexte social établi (le film prenant place dans des quartiers insalubres) reste un décorum relativement propret. Au final, le duo principal amène suffisamment d’authenticité et une certaine humanité pour élever le tout, et pallier un sérieux manque de bastonnade : Le Samaritain se veut relativement avare à ce niveau, avant de se réveiller pour son dernier segment. Pas de quoi non plus grimper au rideau, on reste sur le service minimum niveau coups dans les gencives, malgré un Stallone impliqué et 2-3 mises à mort gratuites assez jubilatoires.

Pas déplaisant mais anecdotique

En conclusion, Le Samaritain fait office de proposition pas nécessairement déplaisante au visionnage, grâce à son casting, une fabrication sans bout de gras et un léger parfum de série B échappée des 90’s. Malheureusement, difficile d’en tirer quoique ce soit une fois les 1h35 terminées, alors que le spectateur doit se contenter d’un scénario ultra balisé empêchant toute subversion ou réelle idée. De l’actioner TV en mode Canada-dry en somme !

Le Samaritain est disponible sur Prime Video depuis le 26 août 2022

avis


5



90’s dry

Le Samaritain n’est ni bon ni mauvais : au final,cette commande réalisée par Julius Avery se veut plutôt fonctionnelle que satisfaisante. Reste un Stallone distribuant quelques bourre-pifs par paquets de 12, mais même à ce niveau on reste gentiment tout public malgré les prémices intéressantes du projet. Un coup d’épée dans l’eau donc !

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